A la recherche de l'invisible
Edité par Espazium - Les éditions de la culture du bâti, le dernier cahier de la série « Bâtisseurs suisses » est consacré à la rénovation de deux tours d’habitation situées sur les hauts de la ville de Neuchâtel. Réalisée par le bureau Bauart, cette rénovation d’édifices datant des années 1970 témoigne d’une approche à la fois discrète au niveau architectural et ambitieuse au niveau environnemental. La publication contient notamment une interview du Prof. Emmanuel Rey détaillant une démarche architecturale intégrant des enjeux de culture du bâti et des objectifs de transition écologique.
La série Bâtisseurs suisses documente les opérations d’envergure et les ouvrages d’exception en Suisse. Elle se penche ici sur un projet de rénovation de deux tours d’habitation. C’est une rénovation par touches, fruit d’une approche sensible et d’une maîtrise proportionnée des efforts, qui trouve sa cohérence entre préservation du patrimoine, ambition écologique et réalité socio-économique : « une intervention jouant sur la frontière entre visible et invisible ».
La publication met en évidence que le rôle de l’architecte ne peut pas se résumer à la résolution de conflits dérivés de normes parfois contradictoires. Au contraire, son expertise consiste, dans un premier temps, à appréhender la marche de manœuvre possible, puis seulement à projeter, en s’appuyant sur des scénarios élaborés de concert avec la maîtrise d’ouvrage. L’invisibilité de l’intervention est devenue ici l’un des paramètres décisifs pour les deux parties.
La réhabilitation de ces deux bâtiments emblématiques de la production de logement des Trente Glorieuses illustre un processus décisionnel sensible, une intervention qui semble à première vue relever d’une cumulation de choix stratégiques, mais dont la réussite tient à une pensée globale. Et si l’invisible dirigeait le concept architectural ?