À l'EPFL, marche et vélo progressent aux dépens de la voiture
Les résultats de la dernière Enquête de mobilité indiquent que la communauté EPFL maintient ses bonnes habitudes de l’avant COVID. Mais des efforts seront malgré tout nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques.
A quelle distance l’EPFL est-elle des objectifs de sa Stratégie Climat et Durabilité en matière de mobilité pendulaire ? Si l’on en croit les derniers chiffres révélés par l’Enquête de mobilité 2023, il y a encore du chemin à parcourir. Mais si l’on regarde dans le rétroviseur, les comportements vertueux ont fait du progrès depuis 2003, date de la première enquête du genre. La marche à pied et le vélo ont supplanté les transports individuels motorisés, avec une inversion complète de ces modes de déplacement, plaçant la mobilité active en deuxième position après les transports publics, qui restent relativement stables au cours du temps.
Menée tous les deux ans, l’enquête avait montré en 2021 une nette diminution de l’usage des transports en commun, comme attendu pendant la période de pandémie. Les résultats de 2023 montrent un retour aux habitudes, avec une légère progression des véhicules individuels. Ce qui change, c’est que les automobilistes viennent moins souvent sur le campus, probablement en raison de la généralisation du télétravail. La combinaison ou l’alternance de différents modes de transport se remarque également davantage : en vingt ans, l’intermodalité et la multimodalité ont augmenté de 19 points, avec un saut spectaculaire entre 2016 et 2019.
Les conditions-cadre et services de mobilité proposés sur le campus prennent en compte et renforcent la tendance à combiner ou à utiliser différents modes de transport selon les jours.
Ces changements de comportements sur le long terme pourraient en effet s’expliquer par le paiement à la consommation des parkings, entré en vigueur en 2017, ainsi que par la promotion du vélo, très populaire surtout à la belle saison. L’enquête montre une croissance continue des vélos électriques, représentant un quart des vélos sur le campus, et un grand attachement des membres de la communauté à l’atelier de vente et réparations de l’EPFL, le Point Vélo.
Aujourd’hui, nous sommes un des rares campus à pouvoir se réjouir d’avoir plus de vélos que de voitures!
73% des répondants à l’enquête mettent aussi à profit les subventions offertes par l’Ecole en matière de transports publics, mais 8% ne connaissent pas leur existence. Autre constat : les distances parcourues ont diminué, probablement grâce à la création des logements étudiants à proximité du campus. Peu d’évolution en revanche concernant le covoiturage, pratiqué par seulement 2% du personnel en dehors du cercle familial.
Diminuer le trafic motorisé
Pour arriver à atteindre les objectifs de la Stratégie Climat et Durabilité, soit réduire les émissions de CO2 liées à la pendularité de plus de 30% d’ici à 2030 par rapport à 2019, une diminution du trafic motorisé sera nécessaire. Actuellement, les tarifs du stationnement à l’EPFL, inférieurs au prix d’un billet aller-retour en transports publics, ne favorisent pas l’abandon de la voiture.
Globalement, les efforts de l’EPFL pour favoriser la mobilité active et les transports publics portent leurs fruits. L’Ecole pourra construire deux nouveaux bâtiments destinés à l’enseignement et à la recherche sans construire de nouveaux parkings, et renoncer avec ces travaux à 600 places de stationnement sans créer de pénurie.
Beaucoup reste à faire, mais favoriser les mobilités durables permet à terme un retour sur l’investissement, tant au niveau économique qu’environnemental.