A 17 ans ils ont déjà une attestation de l'EPFL en poche !

© 2013 EPFL Alain Herzog

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Ils ont la bosse des maths depuis leur plus tendre enfance, ils sont entrés à l’EPFL lorsqu’ils avaient 12 ans pour suivre le cours Euler. La première volée vient de recevoir son certificat avec, à la clé, un aller simple en 2ème année bachelor.

Pendant 5 ans, ils ont consacré tous leurs mercredi après-midi à suivre des cours de mathématiques, comme d’autre seraient allés à l’entrainement de football ou à une leçon de danse. Ils sont arrivés à l’EPFL à l’âge de 10 ans ou 12 ans, incités par leur professeur ou leurs parents. Après avoir réussi les examens d’entrée, ils ont dû suivre assidument les cours hebdomadaires, parallèlement à leurs études. Deux d’entre eux viennent de recevoir le précieux papier du cours Euler. Une attestation en forme de sésame qui leur ouvre, s’ils le désirent, les portes du bachelor en mathématiques en seulement deux ans au lieu de trois.

Un certificat à la hauteur de l’engagement
«C’est un grand sacrifice, un bail à très long terme», explique Kathryn Hess Bellwald, qui a créé le cours Euler à l’EPFL. Elle-même a bénéficié, adolescente, d’un programme similaire aux Etats-Unis, et c’est sous l’impulsion de Patrick Aebischer que la chercheuse a mis sur pied les premiers cours destinés aux enfants à fort potentiel en mathématiques. «Ce que j’aime dire, c’est qu’un don ne vaut rien s’il n’est pas exploité. On n’a aucun mérite de naître avec un QI de 170 si on n’en fait rien, c’est pour ça que je voulais créer ce cours pour que les enfants se réalisent.»

Deux étudiants comme les autres ou presque
Ces précurseurs de la volée 2008 se nomment Benjamin Favre et William Borgeaud. Ils ont 17 et 18 ans et jonglent entre les examens de maturité et de l’EPFL. Ils ont dû également s’acquitter de deux tests de physique supplémentaires pour passer en deuxième année bachelor : «c’était facile explique William, on l’a fait avec Benjamin en autodidactes avec des exercices disponibles sur le Net.»

Cette facilité apparente cache-t-elle un travail de titan ? Même pas, les deux étudiants parlent de régularité et non de stress, «après les cours il faut faire ses séries comme on fait ses gammes». Alors réussit-on à avoir une vie à côté des maths ? «Je pratique le Tchoukball, un sport d’équipe entre le de volley-ball, le handball et le squash,» raconte Benjamin qui assiste également les plus jeunes au cours Euler. Quant à William il passe son temps libre à la cinémathèque pour assouvir sa passion des films noirs des années 40 à 70.

Des étudiants comme les autres ou presque. Si Benjamin n’a pas encore une idée précise de son avenir, William, lui, suivra la voie qu’il s’est tracée: petit il rêvait de devenir astrophysicien, aujourd’hui il vise le bachelor puis le doctorat et enfin la recherche: « Au cours Euler on apprend des maths du 19ème siècle dans mes recherches ce seront des maths du 21ème siècle. »

Des cours exigeants
Chaque année quelques 200 élèves viennent passer l’examen d’entrée, environ 10% réussissent. La classe qui commencera l’année prochaine comptera 40% de filles. Une première !

Le cours Euler compte 5 classes d’une dizaine d’étudiants. Ils suivent un cursus de 6 ans où ils abordent les mathématiques du secondaire ainsi que les maths renforcées gymnasiales dans un rythme bien supérieur à l’enseignement traditionnel. Puis, lors d’un deuxième cycle, ils étudient le programme des premières années de l’EPFL soit : l’algèbre linéaire, la géométrie, et l’analyse.

«Ce ne sont pas des cours ludiques mais des cours intensifs, nous suivons un programme serré,» précise Jérôme Scherer collaborateur scientifique. Mais comment fait-on pour intéresser des enfants de 10 ans aux mathématiques pures et dures ? «On ne demande pas les même compétences et qualités qu’à l’école. On a des élèves qui s’ennuient à mourir en classe, et ici ils se révèlent. Certains ont des 6 partout et d’autres ont de mauvais carnets. On leur permet de réaliser leur potentiel.»

L’année prochaine d’autres enfants doués en maths recevront leur titre. Quant à William et Benjamin lorsqu’on leur rappelle que Kathryn Hess Bellwald sera leur professeur, ils espèrent passer inaperçu dans l’auditoire qui comptera une centaine de personnes.



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© 2013 EPFL Alain Herzog
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