5à7 gymnase-EPFL: réforme de la maturité, ChatGPT et diversité

© 2023 EPFL

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Impact de ChatGPT dans l’enseignement, réforme de la maturité ou encore santé mentale et diversité du corps estudiantin, nombreux sont les sujets autour desquels l’EPFL et les enseignantes et enseignants de gymnase sont amenés à travailler main dans la main pour construire ensemble un système éducatif cohérent et tourné vers le futur.

C’est dans le cadre du traditionnel 5à7 organisé conjointement par le Service de promotion de l’éducation (SPE) et les Sections de mathématiques, physique, chimie et informatique, en marge des Journées d’information de l’École, que les membres du corps enseignant du gymnase ont pu échanger avec leurs homologues de l’EPFL.

ChatGPT et enseignement

Des processus de recrutement aux protocoles médicaux en passant par l’éducation, de nombreux pans de la société sont impactés par les possibilités offertes par ChatGPT, non sans risques. Si les membres du corps enseignant (et probablement leurs élèves) ont tous déjà utilisé l’outil et en louent les mérites pour favoriser la génération d’idées, explorer des thématiques ou proposer des exemples d’exercices, ils sont bien conscients de ses limites et dérives, d’autant plus dans un contexte éducatif.

Pour un problème d’informatique soumis aux élèves, les corrections fournies par ChatGPT ne sont par exemple pas du tout adaptées aux contenus enseignés en classe, ou personnalisées selon les travaux restitués par les élèves. Ces propositions de solutions ne leur permettent donc pas d’améliorer leurs productions en fonction de leurs lacunes spécifiques. « Les corrections manuelles me permettent également de mieux connaître mes élèves et de faire mon auto-évaluation pour savoir quelles notions ont bien été assimilées durant mon cours » ajoute un enseignant de gymnase.

Si de nombreux élèves se fient désormais à cet outil, il est extrêmement important de leur apprendre à l’utiliser de façon judicieuse explique Syrielle Montariol, post-doctorante dans le laboratoire de traitement du langage naturel de l’EPFL,car loin d’être sans faille, « ChatGPT ne fait que fournir des réponses plausibles sur la base des données d’entraînement qui lui ont été fournies » affirme-t-elle. Preuve à l’appui, la chercheuse montre que bien qu’ultra puissant, l’outil se trompe pourtant sur l’ordre des dix derniers présidents suisses et sur l’affiliation professionnelle d’Antoine Bosselut, professeur à l’EPFL, récemment très médiatisé pour son expertise en intelligence artificielle. Au-delà de ces erreurs factuelles, susceptibles d’être propagées faute de vérifications, les futurs développements de ChatGPT devront également pallier de nombreux problèmes de protection d’informations confidentielles contenues dans les données d’entraînement fournies au système, de traitement du droit d’auteur ou d’accentuation de stéréotypes.

Réforme de la maturité et transition

Autre sujet d’actualité au cœur des préoccupations des membres de l’EPFL ainsi que des enseignantes et enseignants: la réforme de la maturité sur laquelle chaque partie a pu prendre position. Si le principe d’harmonisation de la durée du parcours gymnasial à quatre ans a été entériné, il reste de nombreuses inconnues quant à la façon dont les cantons mettront en œuvre cette réforme.

Afin de faire évoluer la maturité et de la renforcer en tant que passeport pour accéder aux hautes écoles, l’EPFL et les enseignantes et enseignants partagent ainsi l’espoir que les autorités cantonales implémenteront le nouveau plan d’études Cadre en ne faisant pas de compromis sur les compétences disciplinaires, piliers de l’enseignement gymnasial, tout en favorisant l’interdisciplinarité et le développement de compétences transversales. De même, les discussions ont mis en évidence la nécessité d’opter pour un niveau de mathématiques renforcé pour les OS dites scientifiques (PAM, BIC, voire l’émergence de nouvelles OS physique-chimie ou mathématiques-informatique comme préconisé par l’EPFL). Ces décisions auront à coup sûr un fort impact sur le parcours de formation des élèves et leurs éventuelles performances dans des études supérieures.

Mesures d’accompagnement et diversité

En marge des discussions autour de cette réforme, l’EPFL met tout en œuvre pour soutenir ses étudiantes et étudiants afin qu’ils puissent réaliser leur potentiel et ce, quel que soit leur provenance et leur formation antérieure : MOOC warm up, semaine de préparation Students4students, mentorat, séances d’exercices supplémentaires ou encore temps additionnel lors des examens, ces mesures semblent porter leurs fruits selon les observations du Centre propédeutique présentées par son directeur, le Prof. Simone Deparis, notamment auprès de publics spécifiques tels que le public féminin, encore sous-représenté au sein des filières d’ingénierie, ou encore les titulaires d’une maturité avec une OS autre que PAM.

De même, ces publics semblent largement bénéficier de l’ouverture du Cours de Mathématiques spéciales (CMS) aux titulaires de maturités gymnasiales et en constituent une part importante des effectifs. Grâce à cette préparation, ils semblent se rapprocher des performances du public PAM. Une tendance qui serait tout à fait bienvenue pour accroître la diversité du corps estudiantin de l’EPFL si elle se confirme.