Voyage au cœur de l'Univers

Philippe Gillet

Philippe Gillet

Vice-président de l’Ecole depuis quatre mois, Philippe Gillet est aussi un professeur et un chercheur reconnu dans le domaine de la physique des matériaux et de la matière extraterrestre. Il a donné sa leçon inaugurale lundi le 4 octobre.

Raconter l’histoire de la formation de la Terre un peu à la manière d’une enquête policière, en suivant différentes preuves et arguments scientifiques. Tel est le ton que Philippe Gillet avait choisi pour sa leçon inaugurale. Intitulée «naissance et évolution d’une planète», elle a eu lieu hier au Polydôme.

Ce Français de 52 ans, débarqué à l’EPFL il y a quatre mois, n’est pas seulement le nouveau vice-président de l’Ecole. Il est aussi un professeur et un chercheur réputé, spécialisé dans la géologie et couvrant des domaines variés, tels que la physique des minéraux à hautes pressions, les interactions entre bactéries et minéraux ou l’étude des météorites et poussières planétaires. Son intérêt se porte aussi bien sur les matériaux constitutifs de la Terre que sur les autres objets du système solaire.

Poussières d'étoiles

Dans ses travaux de recherche, Philippe Gillet s’est notamment attaché à comprendre de quoi est fait le centre de notre planète, situé à 6400 kilomètres de la surface. Il a notamment œuvré à la réalisation d’un instrument permettant de simuler en laboratoire la pression qui y règne (qui est 3'600'000 fois plus élevée que la pression atmosphérique). «Cet outil nous permet de faire un voyage virtuel à l’intérieur de la Terre», commente-t-il.

Un autre volet de son travail consiste à étudier la matière extraterrestre, qui regroupe météorites, gravas cosmiques et poussières d’étoiles, telles que celles ramenées en 2006 par la mission «stardust», dont le but était de collecter des échantillons provenant de la traîne de la comète Wild 2. «Matières terrestres et extraterrestres ne sont pas différentes, commente le spécialiste. Elles proviennent de la même source, et nous permettent de mieux comprendre notre histoire. Elles nous montrent également que nous ne sommes pas si particuliers».


Auteur: Sarah Perrin

Source: EPFL