Une «harpe» géante prend forme loin au-dessus des Diablerets

© Darius Karacsony 2015

© Darius Karacsony 2015

Séries d'été – Projets d'étudiants : des étudiants en architecture construisent un monument éphémère aux Diablerets pour promouvoir des formes de mobilité douces et permettre aux touristes randonneurs de faire une expérience visuelle, tactile et auditive des Alpes suisses.


Si dans les mois qui viennent vous passez près d'Isenau, à quelques minutes de téléphérique au-dessus des Diablerets, vous pourriez bien apercevoir une structure de bois, haut-perchée sur un petit replat qui domine la vallée. Et si votre curiosité vous pousse à faire l'effort bénéfique de monter pour y voir de plus près, la structure aura rempli son but: encourager les gens à adopter des formes de mobilité plus douces, et à revivifier les cols pédestres qui conduisent aux Alpes bernoises.

La délicate structure porte le nom de 2055, en référence à l'altitude à laquelle elle se trouve; mais comme l'explique Marie Benaboud, l'une des étudiants qui ont conçu et construit le projet, c'est aussi une invitation à considérer un avenir pas si lointain que ça. 2055 est l'un des trois projets que les étudiants ont développé durant un atelier d'architecture qui s'est tenu au cours du semestre de printemps à l'EPFL. Sa conception a été affinée et ses pièces réalisées à l'occasion d'un atelier d'été d'une durée de 6 semaines. Les 18 étudiants master s'y sont retrouvés durant leurs vacances. Une fois que les fondations de béton ont été construites sur site, c'est par hélicoptère que les 11 éléments préfabriqués ont été livrés, puis assemblés en moins de 90 minutes.

L'installation a un côté sérieux et joyeux à la fois, dit Marie Benaboud. Vue de loin, elle cherche à rester cohérente avec sa stricte géométrie orthogonale, tout en revitalisant l'environnement par sa présence. Mais de près, elle joue une note plus gaie, invitant ceux qui passent à grimper sur ses poutres et à admirer, du cœur de la structure, les mises en scène du panorama environnant.

Les visiteurs peuvent être surpris d'entendre des notes de musique émanant de la structure, et qui se répercutent sur les rochers alentours. «La structure que nous avons construite est aussi un instrument de musique, qui sera joué par des professionnels lors d'un concert le 27 août. Ensuite, il restera ouvert à tous ceux qui voudront produire des échos dans la montagne,» dit Marie Benaboud. L'idée d'ajouter une dimension musicale au projet est venue après que son emplacement final eut été sélectionné. Installé sur une formation naturelle de rochers, il s'élève au centre d'un amphithéâtre naturel, dans lequel les notes, jouées sur sa harpe faite de cordes de piano, peuvent résonner.

«Nous avons conçu la structure comme un outil expérimental», explique Michael Sachs. «En collaboration avec le BMI (Brain Mind Institute) de l'EPFL, nous avons utilisé des méthodes de eye-tracking pour créer des lignes destinées à compenser ou à contrarier le processus de perception visuelle partiellement automatique qui se crée lorsqu'on regarde une telle structure orthogonale. En construisant une structure qui est en réalité beaucoup plus complexe qu'elle n'apparaît au premier abord, nous voulions laisser les visiteurs se plonger dans un voyage personnel de découverte multisensorielle. Ils peuvent le voir comme un simple tas de bois, une grotte, voire un nid. Nous voulions mettre ensemble toutes ces possibilités et les rendre accessibles.»

Pour les étudiants, c'était un jour mouvementé et plein d'émotions, qui ont vu le fruit de plusieurs mois de travail prendre forme sous leurs yeux. «L'assemblage final avec l'hélicoptère s'est passé en douceur. Nous avions tout planifié à l'avance, et en à peine plus d'une heure nous avions achevé le montage de la structure. Ce fut un succès !» dit Marie Benaboud.

Le mandat de construire la structure est venu de ecovillages, une association qui s'engage pour promouvoir un développement durable dans les environnements alpins, et qui accueillera une conférence aux Diablerets sur le thème de la mobilité. 2055 sera ouverte au public pendant trois mois, avant d'être démontée.


Auteur: Jan Overney

Source: EPFL


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© EPFL – Alain Herzog, 2015
© EPFL – Alain Herzog, 2015
© EPFL – Alain Herzog, 2015
© EPFL – Alain Herzog, 2015
© EPFL – Alain Herzog, 2015
© EPFL – Alain Herzog, 2015
© EPFL – Alain Herzog, 2015
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© EPFL – Alain Herzog, 2015
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