Une fusée entièrement conçue par des étudiants
Série d'été. Projet d’étudiants – Les étudiants de l’EPFL Rocket Team ont conçu une fusée, baptisée Eiger, de 3 mètres de haut pour 23 kilogrammes. L’équipe est arrivée cinquième de sa catégorie lors de la compétition Spaceport America Cup.
Cet été, les étudiants de l’EPFL Rocket Team ont participé pour la troisième fois à la Spaceport America Cup 2019 qui se déroulait du 18 au 22 juin dans le désert du Nouveau-Mexique aux États-Unis. Le but de la compétition était de concevoir, réaliser puis lancer une fusée pour atteindre une altitude cible, le plus finement possible. L’ingéniosité du concept et la pertinence de la charge utile, un élément à embarquer obligatoirement dans la fusée, comptaient parmi les autres critères d’évaluation.
Durant la compétition, les étudiants se sont mesurés à quelque 120 équipes universitaires venues du monde entier. Avec leur fusée baptisée Eiger, ils ont terminé 12e du classement général et 5e de leur catégorie – qui impliquait d’utiliser des moteurs dits solides, achetés dans le commerce, et d’atteindre une altitude de 10 000 pieds, soit 3,048 kilomètres. «Avec une cinquantaine d’équipes concurrentes, il s’agissait de la catégorie la plus populaire, annonce Albéric De Lajarte, membre de l’EPFL Rocket Team. C’est sûr que nous visions un podium, mais l’équipe reste contente du résultat. Nous ne l’avons pas eu cette fois, mais c’est sûr, ce sera pour l’année prochaine. Nous savons précisément ce qui nous a manqué.»
Si l’altitude cible a été brillamment atteinte avec seulement 6 % d’erreur, c’est la descente qui aura été plus difficile. «La première partie du vol s’est très bien passée, poursuit l’étudiant en master de microtechnique. La fusée est partie dans une trajectoire très droite. Puis, le parachute s’est ouvert. Mais un problème technique est survenu dans la deuxième phase du déploiement du parachute, et la fusée est retombée plus vite que prévu.» Une erreur sanctionnée par les juges.
Un coup de pouce pour une carrière dans le spatial
La fusée aura demandé près d’un an et demi de travail, à hauteur de 20 à 30 heures par semaine pour les plus investis. «Nous nous sommes appuyés sur le projet que l’équipe avait réalisé l’an passé, la fusée Matterhorn, explique Albéric De Lajarte. Mais puisque notre fusée est légèrement plus grande - 3 mètres de haut pour 23 kilogrammes, tout a dû être adapté à la hausse. J’ai l’impression que nous avons réussi à avoir une fusée plus aboutie, un design plus propre. Nous avons également conçu, de zéro, la charge utile qui a été intégrée à la fusée - une expérience de dynamique des fluides sur la façon dont les fluides non newtoniens peuvent être utilisés comme système d'amortissement.»
Arrivée au terme de cette aventure, l’équipe est globalement satisfaite. Au-delà de la compétition, cet engagement leur aura apporté une expérience inestimable. «Ce projet extraordinaire a permis à chacun d'entre nous de grandir, de rencontrer des bénévoles et des professionnels passionnés et d'acquérir de l'expérience dans nos divers domaines de travail tout en s'amusant», déclare Jules Triomphe, étudiant en bachelor de génie mécanique et membre de l’EPFL Rocket Team. «Pour moi, c’était l’occasion de rentrer dans le domaine du spatial à travers un projet concret, révèle Albéric De Lajarte. Au fur et à mesure qu’il avançait, j’ai réalisé que c’était vraiment ça que je voulais faire plus tard. Comme moi, une dizaine de membres de l’équipe se destinent à une carrière dans le monde du spatial.»
Et en 2020 ? L’EPFL Rocket Team planche d’ores et déjà sur un nouveau projet. Toute personne intéressée à rejoindre l’équipe peut s’adresser à info@epflrocketteam.ch.