Une fusée conçue à l'EPFL concourt aux USA

Sur les trente membres de l’EPFL Rocket Team, seuls dix-huit feront le déplacement jusqu’au Nouveau-Mexique pour la Spaceport America Cup. ©Jonathan Burkhard

Sur les trente membres de l’EPFL Rocket Team, seuls dix-huit feront le déplacement jusqu’au Nouveau-Mexique pour la Spaceport America Cup. ©Jonathan Burkhard

Des étudiants de l’EPFL Rocket Team feront voler leur fusée lors de la Spaceport America Cup. L’an passé, l’équipe avait obtenu la 8ème place sur une centaine de candidats.


Après presque deux ans de préparation, les trente étudiants de l’EPFL Rocket Team sont fin prêts à concourir à l’édition 2018 de la Spaceport America Cup avec le «Projet Matterhorn». La plupart des étudiants sont issu de la section de mécanique et de la section de physique de l'Ecole. Cette compétition se déroulera du 19 au 23 juin dans le désert du Nouveau-Mexique aux États-Unis. Encore peu connue de ce côté-ci de l’Atlantique, elle confronte des équipes provenant d’universités du monde entier. Cette année, seules deux équipes européennes y participent, celle de l’ETHZ et celle de l’EPFL. L’an passé, des étudiants des deux écoles ainsi que de l’HEIG-VD s’étaient réunis en une seule et même équipe. Ils avaient obtenu la 8ème place sur 116 candidats.

La compétition a pour but de concevoir, réaliser puis lancer une fusée pour atteindre une altitude cible, le plus finement possible. L’ingéniosité du concept et la pertinence de la charge utile, un élément à embarquer obligatoirement dans la fusée, comptent parmi les autres critères d’évaluation. «Nous concourrons dans la catégorie 3000 mètres d’altitude, avec un moteur acheté dans le commerce, celle qui compte le plus de concurrents», explique François Martin-Monier, responsable sponsoring et promotion pour l’EPFL Rocket Team.

Un concept high-tech

La fusée mesure 2,70 mètres et pèse plus de 20 kilos. Son diamètre de seulement 120 millimètres la rend plutôt compacte. Un choix qui a nécessité de relever des challenges en termes d’ingénierie pour y intégrer tous les éléments nécessaires à son fonctionnement. Pendant son lancement, la fusée sera propulsée par le moteur (un propulseur à propergol solide) pendant quatre secondes. Le reste du vol se fera en balistique. «Nous avons choisi un moteur qui nous amène à, à peu près, 500 mètres au-dessus de l’altitude cible, précise l’étudiant en génie mécanique. Ensuite, l’ordinateur de bord va déplier les aérofreins qui vont corriger la trajectoire pour arriver au plus proche des 3000 mètres d’altitude. Il faudra s’adapter aux conditions du moment. La température, la pression atmosphérique ou le vent notamment.»

Pour ce qui est de la charge utile, les étudiants de l’EPFL ont choisi d’intégrer un détecteur de muons à leur fusée. Équipé de son propre système de récupération, l’appareil a été conçu pour atteindre un taux de détection suffisamment élevé afin d’estimer la vitesse de descente de la sonde. Dernière particularité de la fusée, son parachute. «La plupart des équipes ont deux parachutes : un premier pour ralentir la chute de l’engin une première fois et un deuxième qui se déploie une fois arrivé proche du sol pour le stopper net, continue-t-il. Chez nous, tout ça est réuni en un seul parachute. À 250 mètres d’altitude, un système de corde va le déplier totalement pour agrandir sa surface effective.»

L’élaboration des différentes versions de parachute aura demandé plus de 70 heures de couture. ©Jonathan Burkhard

Le soutien d’experts

Depuis le début du projet, en octobre 2016, différentes entités de l’EPFL ont pu apporter leur aide aux membres de l’équipe, notamment les sections de physique et mécanique, mais aussi le Space Engineering Center (e-Space) et le Swiss Space Center. «Que ce soit pour le prêt de matériel de laboratoire, pour la vérification de calculs ou des feed-back critiques sur nos idées, leur soutien nous a été très utile», ajoute François Martin-Monier. Il y a même eu quelques projets de semestre, de niveau bachelor et master, liés à la fusée. Au total, plus d’une centaine de crédits y ont été consacrés.

Et en 2019 ? L’EPFL Rocket Team planche d’ores et déjà sur un nouveau projet. Toute personne intéressée à rejoindre l’équipe peut s’adresser à jules.triomphe@epfl.ch.

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L’équipe: Jules Triomphe, Eric Brunner, François Martin-Monier, Emilien Mingard, Maxime Eckstein, Benjamin Arnoult, André Serôdio Stowasser, Judith Poncet, Guilain Lang, Héloïse Boross, Cyrill Baumann, Christian Cardinaux, Julien Rey, Maxime Pavliv, Guillaume Bokman, Loïc Amez-Droz, Clément Nussbaumer, Ludovic Giezendanner, Alexandre Devienne, Léandro Kieliger, Loup Cordey, Quentin Talon, Guillaume Herment, Nils Apffel, Alexandre Looten, Sotirios Catsoulis, Luca Montanelli, Malo Goury du Roslan, Laurent Rouvinez, César Toussaint et Guillaume Locher.
Avec le soutien de: Ruag Space, EVS, Sauber Aerodynamic, Faulhaber, Innovaud, Forum EPFL, Espace Montage, Bic, Swiss Space Center, eSpace, DSLAB, Section de physique de l'EPFL, section de Génie Mécanique de l'EPFL, HEIG-VD, Lemo, Options, Swiss Composite, Kuehne Nagel, Peacock Solutions, Kifa, Château de Ferrand, Mouser Electronics, Maedler, Bienno Power, Swaytronics et Hamamatsu.