Une application pour choisir l'air que l'on respire

© 2013 EPFL

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Connaître d’un coup d’œil le taux de pollution dans son quartier ou sur son lieu de travail: c’est désormais possible grâce à un système de capteurs installés sur les trams de Zurich, qui transmettent leurs données en direct à une application mobile


Et si l’on pouvait choisir ses déplacements et ses trajets en fonction de la qualité de l’air? C’est ce que propose une nouvelle application pour smartphones, «Mobile Observatory», mise au point par des chercheurs du Laboratoire de systèmes d’information répartis de l’EPFL. Actuellement encore sous la forme de prototype, cette invention pourrait être accessible au public dans un proche avenir.

Récemment testée à Zurich auprès d’un échantillon de volontaires, l’application permet aux utilisateurs de connaître, en un clic et en direct, les taux de présence de certains polluants à des endroits précis de la ville. Les informations proviennent d’un réseau de capteurs installés sur les toits de plusieurs trams dans le cadre du projet OpenSense, mené depuis trois ans à Lausanne et à Zurich par quatre laboratoires de l’EPFL et un de l’ETHZ.

Mobiles, sûrs, prévisibles, quadrillant parfaitement une localité, les transports publics se révèlent être le support idéal pour une telle collecte. De plus, ce système donne un avantage à cette application, qui peut offrir des données plus précises et localisées que celles basées sur des stations fixes. Son fonctionnement en temps réel permet également des alertes instantanées lors d’un changement de niveau de pollution.

Les infos fournies sont particulièrement utiles à ceux qui souffrent de maladies respiratoires ou lors de journées où la couche de stratus fait dangereusement monter la concentration de particules fines dans les villes. «On peut imaginer une personne asthmatique qui regarde à quelle heure la pollution est au plus bas dans son quartier pour aller faire ses courses à ce moment-là, ou un joggeur qui choisit l’endroit et l’heure où le taux d’ozone est le moins élevé pour aller courir», illustre Julien Eberle, doctorant et l’un des concepteurs de l’application.

Ouvrez les fenêtres!

Actuellement, une dizaine de boîtiers sont actifs à Zurich. Ces appareils mesurent la température, l’humidité, la présence et la quantité de particules fines, ainsi que celle de certains polluants: ozone, dioxide de carbone, composés organiques volatiles...

D’un point de vue pratique, l’usager peut personnaliser son application en sélectionnant des rues et arrêts de bus précis, qu’il met en favoris. En ajoutant un capteur personnel à son smartphone, il lui est possible d’en savoir plus sur la qualité de l’air à l’intérieur de son domicile. Le système peut même envoyer des alertes et avertir l’utilisateur lorsqu’il est temps d’ouvrir les fenêtres pour aérer.