Un satellite suisse à la chasse aux planètes lointaines

© ESA

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Après avoir été repoussé d’un jour, le lancement du satellite CHEOPS a bien eu lieu ce mercredi de Kourou, en Guyane française. Fruit de six ans de collaboration entre les universités de Berne et de Genève, avec également le concours du centre spatial de l’EPFL, ce télescope aura pour tâche de repérer de nouvelles exoplanètes.


Mission réussie! Lancé sans encombre mercredi, après un délai de 24h pour défaut technique sur la fusée qui le transportait, le satellite CHEOPS – pour CHaracterising ExOPlanet Satellite - évolue bien maintenant sur l’orbite prévue, à quelque 700 km de la surface terrestre. Ayant pour but de détecter des planètes évoluant autour d’étoiles lointaines, il est le fruit de six années de travail menées essentiellement aux universités de Berne et de Genève, mais aussi par des chercheurs de l’EPFL space center (eSpace), le tout soutenu par l’Agence spatiale européenne (ESA). Ce lancement tombe pile sept jours après la remise, à Stockholm, du Prix Nobel de physique aux astrophysiciens genevois Michel Mayor et Didier Quéloz pour la découverte de la toute première exoplanète en 1995.

Muni d’un système de photométrie ultra précis, le satellite aura pour tâche de repérer de nouvelles planètes en mesurant les variations de lumière qu’elles engendrent lorsqu’elles passent devant leur étoile – c’est ce qu’on appelle la méthode de détection du transit. Mais il s’agira également de recueillir davantage d’informations sur des exoplanètes qui ont déjà été répertoriées et de mieux connaître ainsi leur taille, paramètres orbitaux, composition, nature – tellurique, gazeuse, géante de glace, recouverte d’eau, etc. – ou encore atmosphère et évolution.

Aux premières heures du projet

Dès le départ, le centre spatial de l’EPFL a été l’une des trois institutions impliquées dans le projet avec les universités de Genève et de Berne. Ses ingénieurs ont travaillé sur la première ébauche de la mission ainsi que sur le design préliminaire du satellite. C’est sur cette base qu’en 2012, CHEOPS a été sélectionné par l’ESA comme première «small mission» ou «S-mission», c’est-à-dire une catégorie de programmes de plus petite envergure destinés à promouvoir l‘innovation et l’éducation. Ensuite, les chercheurs de l’École se sont essentiellement attachés à définir les programmes informatiques destinés à l’analyse des données scientifiques brutes qui seront envoyées par le satellite.

Depuis la découverte de la première exoplanète, plus de 4'000 autres ont été identifiées, appartenant à environ 3'000 systèmes solaires, tous situés dans un rayon de 400 années-lumière de notre Soleil. Quelques milliers d’autres, observées notamment au moyen de télescopes terrestres, sont en attente de confirmation. En extrapolant ces chiffres, on peut penser qu’il doit exister au moins 100 milliards de planètes dans notre galaxie.

CHEOPS a été lâché dans l’espace environ 2h30 après le lancement. Les premières données sont attendues pour début 2020.

Image: (c)ESA