Un boîtier intelligent pour les aînés à domicile

Le boîtier mis au point par la start-up Ouay fait le lien entre aînés, soins à domicile et entourage© 2019 EPFL

Le boîtier mis au point par la start-up Ouay fait le lien entre aînés, soins à domicile et entourage© 2019 EPFL

Pour faciliter la communication des personnes âgées avec leur entourage, deux étudiants de la faculté des Sciences et Techniques de l'EPFL ont mis au point un petit boîtier à commandes vocales qui fait le lien entre aide et soins à domicile, familles et patients. Un système apportant gain de temps et sérénité qui a déjà été testé par plusieurs réseaux de soins.


« Ouay, demande à l’infirmière à quelle heure elle va arriver ? », « Ouay, dit à Jean d’aller faire des courses », « Ouay, je ne me sens pas bien, appelle l’infirmière ». Le petit boîtier rond développé par une start-up fondée par des étudiants de l’EPFL s’exécute grâce à la reconnaissance vocale dont il est doté. À l’extérieur, les soignants à domicile ou les proches peuvent émettre des messages (vocaux ou écrits) via une application spécifique qui seront diffusés oralement par l’appareil. Ce dispositif, sorte de hub de sérénité, tisse un lien invisible et permanent autour de la personne âgée tout en lui assurant un maximum d’autonomie. Le système est déjà testé par plusieurs réseaux de soin à domicile.

Alliant souvent bien-être pour les patients et rationalité économique, les aides pour le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées progressent, ainsi que l’ouverture de nouveaux appartements protégés. Les nouvelles technologies, divers types de capteurs et systèmes d’alarme, facilitent cette tendance. Mais Sven Borden et Loïc Rochat, les deux initiateurs du projet, étudiant à la faculté des Scence et Techniques de l'Ingénieur, ont constaté auprès des personnes âgées concernées que les systèmes actuels n’étaient pas suffisants. « Il fallait quelque chose de très fiable qui facilite la communication de la personne avec l’extérieur, cela renforce son sentiment d’autonomie », soulignent-ils. Ils se sont ainsi penchés sur le problème lors d’un hackhathon, sorte de marathon de création de start-up à Zurich. L’objectif du week-end était de trouver une idée potentiellement commercialisable et de préparer une ébauche de business plan. Mais l’équipe, convaincue de la viabilité de son projet, s’est investie pour le concrétiser.

« Une représentation de l’esprit entrepreneurial qui anime le campus »

Le groupe d’étudiants de divers horizons (EPFL, HEC et HE-ARC) a donc mis en commun leurs compétences et rencontré des prestataires de soins et des personnes âgées afin de développer un dispositif qui réponde aux attentes. « Je pense que Ouay représente bien l’esprit entrepreneurial qui anime la campus de l’EPFL », souligne Sven Borden, étudiant en première année de Master en microtechnique. Afin d’élargir leur réseau et recevoir les premiers fonds, les initiateurs ont, dans un premier temps, fondé une association. Grâce à l’investissement de ses membres, Ouay a aujourd’hui franchi quelques belles étapes puisqu’elle a reçu une subvention XGrant – EPFL, fonds de soutien aux étudiants pour la création de leur start-up. La Fondation pour l’Innovation Technologique (FIT) digitale les soutient également à hauteur de 20'000 francs, ce qui leur a permis de fabriquer les prototypes actuellement en teste auprès de prestataires de soins.

S’endormir grâce à l’hypnose à distance

On le sait, à un certain âge, le simple retard de quelques minutes d’un soignant ou la perte d’un objet dans son appartement peuvent parfois générer un stress démesuré. Mais l’inquiétude est également présente du côté des soignants et de l’entourage. Le boîtier, qui fonctionne sur le réseau téléphonique, permettra un rappel pour une prise de médicaments, un rendez-vous ou tout simplement pour rassurer la personne âgée. Convaincu par l’utilité du système, Jean-Luc Tuma, responsable du réseau de soin Uniquecare santé et soins à domicile, ne tarit pas d’éloges au sujet de ce dispositif testé par ses collaborateurs. « Cet appareil constitue une excellente manière de combiner autonomie, indépendance et sécurité », souligne-t-il, convaincu qu’il va devenir un outil de travail quotidien. Certaines fonctions sont découvertes au fur et à mesure de l’utilisation en situation réelle. « Notre plus belle réussite jusqu’à présent, conclue-t-il, est d’avoir fait intervenir un spécialiste de l’hypnose par cet intermédiaire. Il a permis à une patiente de s’endormir sereinement grâce à une séance à distance ».

« Ouay, désormais passée au stade de SARL, souhaite élargir encore les compétences de ses membres et offre à des étudiants motivés, futurs développeurs, prototypeurs ou designers électroniques, la possibilité de travailler sur des problèmes très concrets», souligne Loïc Rochat, étudiant en Master de génie mécanique.



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Loïc Rochat et Sven Borden, cofondateurs de la start-up Ouay © 2019 Ouay
Loïc Rochat et Sven Borden, cofondateurs de la start-up Ouay © 2019 Ouay

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