Tribot, le « couteau suisse » des robots de sauvetage

© 2018 EPFL / Alain Herzog

© 2018 EPFL / Alain Herzog

Une équipe de l'EPFL développe un robot à trois pattes, destiné aux missions de recherche et de sauvetage et capable de ramper, rouler, sauter et, comme un couteau suisse, se replier en une forme compacte, le tout en consommant moins qu'une lampe LED standard.


Voici Tribot, le robot origami à trois pattes conçu et construit par une équipe de scientifiques de l'EPFL. « Tri » pour ses trois pattes, et « bot » comme robot : c'est une créature ultra-légère qui tient dans la paume d'une main, coûte peu à construire et consomme moins d'un watt de puissance. Il suffit de peu pour l'imaginer un jour déployée en masse lors de missions de recherche et de sauvetage.

Comme l'explique Jamie Paik, scientifique à l'EPFL et directrice du Reconfigurable Robotics Laboratory, « des Tribots pourraient être lâchés du ciel par centaines au-dessus de zones reculées où ils pourraient atteindre, grâce à leurs trois modes de locomotion, des lieux inaccessibles à d'autres robots plus gros et plus chers. Ne pesant que quelques grammes, c'est le robot idéal dans les situations où le poids est une contrainte. »

Tout comme un couteau suisse, les Tribots sont multifonctionnels: ils rampent, roulent et sautent pour franchir des obstacles - un prototype peut même faire des bonds en série de 25 centimètres, soit sept fois sa taille. Ils peuvent aussi se replier en un paquet compact et se dresser à la verticale, même après avoir été lâchés de très haut. Afin d'améliorer leur gestion énergétique, les chercheurs testent des actionneurs faits de divers types d'alliages à mémoire de forme.

À l’œuvre à présent sur la quatrième génération de prototypes Tribots, les scientifiques ont mis au point une méthode de conception systématique, qui tient compte à la fois des configurations plates et repliées du robot, des matériaux fonctionnels, des mécanismes flexibles et des procédés de fabrication 2D. Cette conception systématique et les processus de fabrication intégrés permettent un prototypage rapide et assurent la flexibilité dans le design et le choix des matériaux. Ce sont là des conditions essentielles au développement de «robots imprimables», compatibles avec un mode de production de masse sans assemblage manuel. Les résultats sont publiés dans la revue scientifique IEEE Transactions on Robotics.

Zhenishbek Zhakypov, scientifique EPFL et auteur principal de l'étude, ajoute que « ces développements marquent une étape importante dans la réalisation de “millirobots” autonomes, à batterie et tout-terrains, qui pourraient aider dans les situations à risque à observer et explorer divers environnements».