Taxe sur l'aviation en Suisse: quel impact sur l'environnement?

Résumé :

Le transport aérien représente une part importante et rapidement croissante de l'impact de la Suisse sur le réchauffement climatique : environ 19%aujourd'hui, contre 14% en 2010. La technologie ne s'améliore pas assez rapidement pour compenser l'explosion de la demande de transport aérien. Le Parlement suisse envisage donc l'introduction d'une taxe sur les billets d'avion. Nous fournissons des estimations de premier ordre de l'impact d'une telle taxe sur la demande de transport aérienet sur les émissions. La taxe envisagée actuellement -30 à 120 CHF par billet d'avion -permettrait de réduire considérablement la demande. Elle pourrait réduire le trafic aérien jusqu'à 20% et les émissions de gaz à effet de serre associées jusqu'à 12%. L'impact total de la Suisse sur le réchauffement climatique pourrait ainsi être réduit de 2%. Au rythme auquel les ventes de kérosène ont augmenté au cours de la dernière décennie, ces économies d'émissions seraient compensées par une croissance de la demande en trois ans.

Étant donné que les vols long-courriers représentent environ 79%des émissions avec seulement 22% du volume de passagers, l'impact sur les émissions pourrait être renforcé par un barème de tarifs plus progressif, avec des tarifs maximums supérieurs au plafond de 120 CHF. Il est intéressant de noter qu'une telle amélioration des émissions pourrait être obtenue avec une baisse moins importante du nombre de passagers par rapport à notre interprétation du scénario de base du Parlement.

Toute taxe sur les billets aura un impact plus important si les vols indirects via les plateformes européennes ne sont pas taxés comme des vols court-courriers mais comme des vols long-courriers et si les vols de correspondance sont inclus. Nous ne simulons pas l'impact distributif de la taxe sur les billets d'avion mais nous notons que la taxe prévue par le Parlement générerait des recettes allant jusqu'à 1 milliard CHF par an.