Réfléchir à l'après-crise grâce à la Semaine ENAC

Extrait de l'une des vidéos de la Semaine ENAC 2020. © ENAC/EPFL

Extrait de l'une des vidéos de la Semaine ENAC 2020. © ENAC/EPFL

Les étudiant·e·s de bachelor de la Faculté ENAC se sont improvisé·e·s vidéastes le temps de la Semaine ENAC, programme de cours interdisciplinaire, en pointant avec pertinence et sens critique les changements nécessaires à la mise en place d’un monde plus résilient.

«Où atterrir après la pandémie?» Telle était la question posée aux 219 étudiant·e·s de bachelor en architecture, ingénierie civile et sciences et ingénierie de l’environnement de l’EPFL fin avril, dans le cadre de la Semaine ENAC. Les futur·e·s diplômé·e·s y ont répondu dans des vidéos de 4 à 10 minutes, produites en groupes interdisciplinaires. Une sélection est à découvrir sur la chaîne YouTube de la Faculté ENAC.

A partir du questionnaire du philosophe des sciences Bruno Latour, les étudiant·e·s ont dû penser le monde de l’après-coronavirus et pouvaient, en complément, orienter leurs réflexions sur l’un des six enjeux globaux de l’EPFL sur lesquels ils avaient déjà travaillé auparavant, soit: alimentation, climat, communication, énergie, mobilité, santé. Les étudiant·e·s pouvaient également approfondir deux thématiques prioritaires de la recherche en ENAC: résilience des territoires urbains et infrastructures numériques.

Comment changer notre mobilité en ville? Comment améliorer les circuits d’approvisionnement des marchandises? Quelles habitudes plus durables peuvent-elles être adoptées à l’échelle individuelle? Autant de sujets que les étudiant·e·s ont traités, avec gravité ou sur le ton de l’humour, à l’entière satisfaction des 36 enseignant·e·s qui les ont «coachés», abandonnant pour l’occasion leur zone de confort scientifique.

Acteurs majeurs du changement

En raison du semi-confinement, les professeur·e·s et chargé·e·s de cours des 14 Semaines ENAC prévues initialement ont été amenés à bouleverser leurs habitudes pédagogiques et s’adapter à un programme inédit imposé par les circonstances. Avec, au bout du compte, de nombreux points positifs: «Nous avons été positivement surpris par la créativité des étudiants dans un contexte de dénuement matériel. En utilisant le dessin, la voix-off et l’animation, ils ont réussi à communiquer leurs réflexions sur le monde de demain dans lequel ils seront potentiellement des acteurs majeurs du changement», observe Yves Pedrazzini, directeur académique depuis février 2020 du programme interdisciplinaire «Projeter Ensemble», qui comprend les Semaines ENAC. La collaboration entre enseignants s’est aussi révélée fructueuse.

«La Semaine ENAC oblige les étudiants à travailler en groupes et à se confronter à leurs camarades des autres sections», explique Yves Pedrazzini. «Son objectif est de leur rappeler que la science telle qu’elle s’apprend à l’EPFL et qu’ils exerceront plus tard doit bénéficer à la société et que l’architecture et l’ingénierie sont aussi des sciences sociales et politiques. En visionnant leurs travaux cette année, nous avons l’impression que le message est passé». De leurs côtés, les étudiant·e·s ont indiqué en retour critique avoir apprécié de travailler avec leurs camarades d’autres disciplines, malgré le défi imposé par la communication à distance, indique Melanie Studer, coordinatrice de ce programme phare de la Faculté ENAC.