Recréer le concert dans son salon

© 2012 Alain Herzog

© 2012 Alain Herzog

Une musique digne d’une salle de concert à n’importe quel endroit de la pièce même sur la base d’un enregistrement stéréo. L’appareil mis au point par Illusonic, spin-off de l’EPFL, crée un «espace acoustique».

Ecouter de la musique avec une qualité optimale et enveloppante: l’appareil développé par la start-up Illusonic le fait. « Illusion » et « sonique » ? C’est peut-être cela qui décrit le mieux le résultat. Les auditeurs, où qu’ils se trouvent dans la pièce, ont l’impression auditive d’être dans une salle de concert. Le son stéréo est idéal lorsqu’on se situe exactement entre les deux haut-parleurs et le surround crée un effet 3D. L’appareil développé par Christof Faller et son entreprise, spin-off du Laboratoire de communication audiovisuelle, offre un son «enveloppant» à n’importe quel endroit de la pièce. «Les systèmes conventionnels permettent de convertir les signaux stéréo surround, mais avec une qualité faible. De plus, ces systèmes n'offrent pas beaucoup de souplesse dans le choix des configurations d'enceintes et leurs positions. Ce processeur convertit n'importe quel contenu pour n’importe quel emplacement de hauts-parleurs avec une qualité inégalée », explique le créateur de la start-up du Parc scientifique d’Ecublens.

Le système surround reproduit l’emplacement des sons uniquement tels qu’ils ont été programmés lors de l’enregistrement. Le but du processeur «audio immersive» est de reproduire la musique et les dialogues via une configuration de hauts-parleurs définie par l’utilisateur, de telle sorte que les informations spatiales contenues dans les enregistrements soient déclenchées non seulement dans la position d'écoute centrale, mais partout dans la pièce.

Décomposer le son pour mieux le reconstruire

Il décompose l’enregistrement selon les critères de la propagation naturelle du son. Le spectateur d’un concert ou d’un film entend les ondes directes de l’instrument ou de la voix, mais aussi celles qui sont réfléchies par les murs de la salle ou le son diffus. Avec ce nouvel appareil, les premières sont diffusées par les haut-parleurs centraux afin de donner une situation précise dans l’espace, les secondes au-dessus et les troisièmes par les autres enceintes, de manière à créer un son enveloppant. «Le sentiment est difficile à décrire, c’est de l’ordre de l’émotionnel», note le patron. Un système similaire développé par Illusonic équipe déjà une douzaine de cinémas 3D aux USA et en Asie.

Destiné au grand public, l’appareil se branche entre la chaîne hi-fi et les haut-parleurs. Deux à 16 de ces derniers peuvent y être branchés et répartis dans la pièce. En quelques clics l’utilisateur indique le nombre d’enceintes qu’il a choisi et l’appareil s’occupe du reste. C’est-à-dire décomposer le son pour mieux le répartir.

Avec sa nouvelle génération d’algorithmes mise au point notamment durant son doctorat à l’EPFL et dont il a tiré une vingtaine de brevets, Christof Faller développe diverses technologies qui visent à améliorer le son émanant d’un ordinateur, d’une chaîne hi-fi, d’une télévision ou d’une caméra vidéo. D’autres projets sont en cours comme un micro capable d’enregistrer le son en qualité surround.

Film Illusonic