Quels sont les principaux enjeux des logements bas carbone ?

Swisswoodhouse © modulart.ch

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Les résultats du projet de recherche « Low Carbon Housing », mené conjointement par le Laboratoire d'architecture et technologies durables (LAST) et le groupe de recherche Building 2050 de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), ont été présentés lors d’un séminaire du Smart Living Lab à Fribourg.

Intitulée «LOW CARBON HOUSING. Environmental impact assessment of Swiss residential archetypes : a comparison of construction and mobility scenarios», la présentation de Dr. Sophie Lufkin, collaboratrice scientifique, Judith Drouilles, assistante-doctorante, et Sergi Aguacil, assistant-doctorant, a permis de mettre en évidence les principaux enjeux propres à la création de logements bas carbone. 

Le projet de recherche visait à faire émerger des données de référence pour l’évaluation des impacts environnementaux associés à la rénovation ou à la construction de bâtiments résidentiels archétypiques du contexte helvétique. La comparaison des nombreux scénarios évalués fait ressortir l’importance de considérer des analyses de cycle de vie (ACV) qui incluent les impacts environnementaux liés à l’exploitation des logements, mais aussi à leur construction et à la mobilité induite de leurs usagers.

L’analyse des pratiques actuelles met en évidence que la mobilité induite émet aujourd’hui à elle seule davantage de CO2que les valeurs limites cumulées pour la construction, l’exploitation et la mobilité induite à l’horizon 2050 (selon SIA 2040). Ces résultats soulignent l’importance de considérer la localisation du bâti et le niveau de desserte dans toute étude portant sur la transition énergétique de l’environnement construit.

Les résultats mettent également en évidence que des améliorations significatives peuvent être obtenues par la rénovation des bâtiments construits dans la période des Trente Glorieuses (1946-1979). Dans les meilleurs des cas, les besoins énergétiques liés au chauffage peuvent être réduits de 75% grâce notamment à des améliorations thermiques de l’enveloppe.

La comparaison entre les maisons individuelles et les immeubles à plusieurs habitations souligne les meilleures performances de ces derniers. Certains scénarios avec des immeubles compatibles avec les objectifs du label MINERGIE-A® atteignent les cibles intermédiaires de la société à 2000 Watts. A l’inverse, les résultats obtenus par mètre carré de surface construite sont 20 à 30% plus élevés dans le cas des maisons individuelles. Cet écart est encore augmenté si l’on transpose les résultats par habitant, en tenant compte des conditions de sous-occupation de ce type de logement.