Quand toutes les sciences se retrouvent autour de l'incertitude

Pourquoi l'incertitude?
D'abord parce que ce mot a envahi notre vocabulaire et infesté nos discussions. Depuis le début de la pandémie, il est devenu impossible de prévoir la moindre activité ("réelle" et jugée "non essentielle") sans ajouter un "si tout se passe bien", "à confirmer", ou "selon l'évolution de la situation sanitaire". Nos vies sociales et amicales, estudiantines et professionnelles sont devenues dépendantes d'un virus dont nul ne peut anticiper les mutations ni prévoir la disparition. L'incertitude est passée au premier plan, nous contraignant à vivre dans un présent inquiétant et à nous méfier de toute conjugaison au futur.

L'incertitude au coeur des sciences
Autre raison de ce choix : l'incertitude occupe une place privilégiée dans la recherche scientifique. Elle en est à la fois le moteur : nous attendons des sciences qu'elles réduisent le champ de l'incertitude en accroissant celui de la connaissance. Et une part de sa production : il ne peut y avoir de savoir sans non-savoir. En outre, si les scientifiques avaient la certitude d'accéder à des vérités indubitables, il n'y aurait tout simplement pas d'histoire des sciences! Les sciences ne peuvent avancer qu'en remettant en question leurs théories et en interrogeant régulièrement leurs limites face à la complexité du réel.

Un concept philosophique sans âge
Cependant, l'incertitude du monde n'est pas une réalité nouvelle. Elle est une donnée avec laquelle notre espèce tâche, depuis toujours, de composer, avec plus ou moins de sérénité et de souplesse. C'est là une troisième raison du choix de cette notion pour le premier THEMA du CDH : on ne peut penser l'incertitude et, avec elle, une nébuleuse de concepts allant du doute à la vérité, sans convoquer les sciences humaines et sociales. De quoi peut-on être certain? Une science peut-elle accéder à des vérités indubitables? Qu'est-ce qui rend l'incertitude aussi difficile à accepter ? Peut-on apprendre à bien vivre avec l'incertitude et comment ?... Ces questions n'ont pas d'âge. Mais 2021 nous offre sans doute (voire, avec certitude) l'opportunité de nous en saisir, ensemble, toutes sciences et toutes compétences confondues. L'ambition ? Mieux comprendre, appréhender et embrasser l'incertitude.

Divers événements au programme
L'exploration de l'incertitude se déroule sur toute l'année 2021 via des événements transdiciplinaires et destinés à la communauté d'étudiants de l'EPFL et, pour certains, au grand public:

• Un Apéro Philo en ligne : une rencontre Zoom entre les membres de la communauté EPFL et un professeur de philosophie. La première édition de cet Apéro Philo, voulu mensuel, se tiendra le 24 février et portera sur le vécu de l'incertitude.
• Un podcast à destination de tous les publics : des scientifiques de l'EPFL se confient sur la place de l'incertitude et de la certitude dans leur cheminement et dans leur domaine de recherche actuel. (Diffusion dès mars 2021)
• Un atelier d'improvisation, à destination des étudiants curieux de découvrir cet art de la scène qui offrent des outils pour apprendre à avancer malgré, avec et grâce à l'incertitude.
• Un atelier d'écriture au cours duquel une vingtaine d'étudiants aura le privilège de travailler à l'écriture d'un texte sur le thème de l'incertitude, guidée par six écrivains professionnels. (Infos en ligne très bientôt)
• La création de jeux video, pour les étudiants, dans le cadre du colloque international du Gamelab qui aura pour thème, entre autres, "l'alléatoire et l'incertitude dans le jeu. (Automne 2021)
• Un cycle de conférences et de tables rondes avec des scientifiques et philosophes de renommée internationale. Pour tous les publics. (Automne 2021)