Quand ordinateur et gilet de plongée travaillent ensemble

© 2012 Alain Herzog

© 2012 Alain Herzog

Eviter des accidents de plongée, c’est ce que permet le système Suba, mis au point par un étudiant de l’EPFL. Il sera commercialisé par sa start-up, Pandora underwater equipment, dès le mois d’avril.

Quand le plongeur perd le contrôle, Suba le reprend. Ce système connecte le gilet de stabilisation, à l’ordinateur-bracelet. Le gonflage et dégonflage de cette veste sans manche que portent tous les aventuriers des fonds marins pour ne pas couler ou se maintenir au bon niveau pour une remontée en douceur, devient automatique en cas de problème. Cet ingénieux dispositif mis au point par David Bonzon, étudiant de microtechnique à l’EPFL, sera commercialisé dès le mois d’avril.


Quelques 450 accidents de plongée surviennent annuellement en France, dont les trois-quart sont des accidents de décompression, d’après une enquête réalisée par la commission médicale et de prévention nationale de la Fédération Française d'Etude et des Sports Sous-Marins. Soit un taux d'accidents de un pour 755 pratiquants en moyenne. Dans un premier temps, la diffusion du nouvel équipement vise les écoles de plongée pour faciliter la surveillance par les instructeurs des personnes peu expérimentées. «Si une personne panique, qu’elle ne sait plus si elle doit injecter de l’air ou en retirer de son gilet, l’ordinateur détecte l’incohérence et se charge automatiquement de la gestion des paliers», explique-t-il. Il est possible de programmer différents paramètres, comme la durée ou la profondeur maximale de la plongée.


A peine inscrit à l’EPFL, cet étudiant à l’âme d’entrepreneur développe le système de couplage du gilet à l’ordinateur avec son cousin Guillaume Rodel, automaticien: un système électromécanique, des électrovalves et une carte de commande intégrés. Un brevet est maintenant déposé. C’est Christophe Glez, plongeur professionnel et aujourd’hui COO de la start-up, qui a mis en évidence le problème du manque de repères lors des remontées. Après divers essais dans le garage familial puis dans le lac, Suba est né. Les jeunes gens, sûrs de l’intérêt de leur dispositif sur le marché commencent alors à démarcher les différents fonds d’aide aux jeunes entreprises. Ils obtiennent un apport financier de Venture Kick en 2011.


Grâce notamment aux cours Venture Lab et des discussions avec des professionnels, dont Christopher Webb, aujourd’hui CEO de la jeune pousse, ils ont appris à devenir des entrepreneurs respectés. David Bonzon termine actuellement son master aux Etats-Unis et compte s’investir, dès son retour, à temps plein dans sa start-up. Basée au « Garage », pépinière d’enterprises de l’EPFL, elle occupe désormais quatre personnes dont deux à plein temps.