Qu'est-ce que l'EPFL rapporte au Valais? Réponses en cinq points.

© 2017 Sabine Papilloud

© 2017 Sabine Papilloud

Jusqu’à présent, l’implantation du pôle EPFL Valais a coûté 53 millions de francs aux collectivités publiques. Des montants importants, mais investis stratégiquement. Résumé en cinq points.

Voir l'article complet dans Le Nouvelliste.

Quand l’avenir du Valais est discuté entre la poire et le fromage, à n’en pas douter l’EPFL sera citée. Pour beaucoup de Valaisans, l’implantation de l’école polytechnique est une fierté, elle participe au virage nécessaire que le canton se doit d’entreprendre pour assurer la pérennité de son avenir économique. Avec la HES-SO Valais, les sites technologiques The Ark ou encore l’Idiap à Martigny, le Valais veut se donner les moyens de ses ambitions.

Après avoir sorti de leur poche 53 millions de francs pour l’EPFL, il semble évident que les collectivités publiques attendent une certaine forme de retour sur investissement. Alors qu’en est-il réellement? Réponses en cinq points.

1. Les employés s'installent en Valais

Depuis l’implantation de l’EPFL Valais, le nombre de collaborateurs n’a cessé d’augmenter. Ils étaient 85 en 2013 et sont passés à 191 à la fin 2016. Une progression plus importante que prévu, tout comme le nombre de ceux qui ont choisi le Valais comme terre d’accueil. 127 ont élu résidence dans notre canton, dont 88 à Sion.

Leurs salaires cumulés s’élèvent à 13 millions de francs et représentent 1,7 million de francs de revenus fiscaux annuels pour les collectivités publiques.

Mais comment les garder en Valais une fois leurs travaux terminés? «Le processus est enclenché. Maintenant, il leur faut trouver des places de travail. Mais 43 personnes ont d’ores et déjà décidé de rester sur place une fois leur doctorat terminé afin d’approfondir leur sujet d’étude», explique Marc-André Berclaz, directeur opérationnel du pôle EPFL Valais.

2. Qui a payé, et combien?

Les collectivités publiques, c’est-à-dire l’Etat du Valais et la Ville de Sion, ont entièrement financé la construction des bâtiments et des infrastructures avec une enveloppe de 29 millions de francs.

Pour le reste, c’est-à-dire les salaires et l’équipement des laboratoires, l’EPFL a déjà payé 37 millions de francs et les collectivités publiques 24 millions. Selon la convention du 19 décembre 2012, l’école polytechnique s’est engagée à investir 100 millions de francs sur dix ans. «Pour l’instant, le Valais a payé davantage que l’EPFL. Mais la deuxième phase de l’implantation va retourner la situation. Toutes les nouvelles chaires seront entièrement financées par l’EPFL», explique Stefan Bumann, responsable du Service des hautes écoles à l’Etat du Valais.

3. Les autres sources de financement

Collectivités publiques et EPFL ne sont pas les seules à financer le développement du pôle EPFL Valais. Il existe plusieurs autres sources de financement, comme les sponsors, les fonds de recherche et les entreprises comme Gaznat, Defitech, l’Aéroport de Genève ou ESR. Essentiellement rattachés aux projets développés dans les laboratoires, ces fonds tiers s’élèvent pour l’instant à 52 millions de francs.

«Le plus important, c’est que cet argent participe aux salaires des collaborateurs», lance le directeur opérationnel de l’EPFL Valais. Mais pour Stefan Bumann, les recherches financées par l’industrie profitent également au tissu économique. «Les résultats seront exploitables par ceux qui les ont financés, c’est-à-dire l’industrie. De plus, la Lonza a décidé de continuer à investir en Valais et il n’est pas impossible que l’implantation de l’EPFL ait pesé dans la balance. La Lonza est friande de main-d’œuvre qualifiée et c’est exactement ce que l’EPFL, la HES-SO, l’Idiap et les parcs technologiques de la fondation The Ark apportent.»

4. Les publications

Les publications sont des indicateurs essentiels dans les milieux scientifiques. Plus les chercheurs sont publiés, plus leurs travaux sont considérés. Les publications participent à la renommée de l’EPFL, du chercheur et de son équipe. Par contre, elles ne semblent pas avoir d’impact sur de potentielles retombées économiques pour le canton. «Ce n’est pas très important pour le Valais. Peut-être qu’indirectement, il y a une valeur ajoutée, mais c’est difficile à dire», commente le responsable du Service des hautes écoles.

5. Création de start-up

En deux ans, deux start-up issues du pôle EPFL Valais ont vu le jour. SensaSion, qui développe et produit des électrodes et des micro-senseurs fabriqués par impression à jet d’encre. Et GRZ Technologies, qui est active dans le domaine du stockage d’énergie et qui commercialise des compresseurs d’hydrogène et un système d’analyse de gaz pour les milieux scientifiques et industriels.

«On n’avait pas misé sur la création de start-up, donc en voir éclore deux en deux ans est une bonne nouvelle», avoue tout de suite Stefan Bumann. «Par contre, la chaîne de valeur qui est en train de se créer à travers la collaboration avec la HES-SO Valais, et ensuite The Ark qui peut transformer ces avancées technologiques en produits commercialisables, voilà le véritable retour sur investisse ment», conclut-il.