«On part avec nos vélos-cargo, le but c'est de vagabonder»

L’association Cargo Bike Band est ouverte à toute personne voulant vagabonder et s’amuser musicalement. © Cargo Bike Band

L’association Cargo Bike Band est ouverte à toute personne voulant vagabonder et s’amuser musicalement. © Cargo Bike Band

Le Cargo Bike Band est une association de musique itinérante, née à l’EPFL et voyageant de ville en ville sur des vélos-cargo. Ses membres se déplacent chaque été entre la Suisse et la France. De la transformation des véhicules aux improvisations musicales, le groupe met en mouvement différentes gammes de créativité.

Issu d’une passion commune entre musique et aventure, le Cargo Bike Band est un projet alliant concerts et mobilité active. On peut régulièrement le retrouver lors de la printanière Semaine de la durabilité organisée par l’association Unipoly ou à Vivapoly, la fête d’été de l’EPFL. Fondé en 2018 comme une association étudiante de l’EPFL, ce groupe doit notamment sa création à Arthur Parmentier. Lorsqu’il était étudiant, ce dernier était déjà investi dans l’association Musical, ce qui lui a servi de tremplin pour lancer le Cargo Bike Band. Très vite rejoint par d’autres musiciennes et musiciens, le groupe s’est étoffé jusqu’à devenir fin 2022 une association indépendante de l’EPFL, la plupart de ses membres ayant terminé leurs études.

Le Cargo Bike Band sur le campus EPFL, 6 mars 2023 © Lina Bentires-Alj

Des tournées estivales

L’association est ouverte à toute personne voulant vagabonder et s’amuser musicalement. On y propose des activités très diversifiées qui changent en fonction de la saison. « Pendant l’année, on fait des concerts les week-ends ou lors d’événements ponctuels lors desquels les musiciennes et musiciens peuvent venir jouer. Après, la plus grosse partie de notre activité, c’est en été où on part pour un mois voyager de ville en ville », raconte Ninon Cabot, étudiante en section de physique à l’EPFL et une des membres du comité du Cargo Bike Band arrivée lors de la troisième tournée d’été. « À la base, j’avais prévu de les rejoindre pour trois jours, et au final j’y suis restée trois semaines, c’était une trop belle découverte ! »

Dans le comité, Ninon s’occupe de l’organisation, sans forcément être musicienne. Pendant les tournées, elle dessine et peint les villes où les artistes font escale. L’équipe est flexible et les personnes apportant leur aide sont très importantes pour le fonctionnement général. « Maintenant, au printemps, c’est la période où on cherche des gens motivés pour nous accompagner cet été : faire de la musique, cuisiner et voyager avec nous ! ».

Un nouvel imaginaire

Je suis vraiment tombée amoureuse du projet et pas que de l’idée. Les personnes que j’ai rencontrées m’ont émues. La vie en collectif que ça génère est riche et ça me fait beaucoup de bien : pendant toute la tournée on fait pleins de choses et on a de l’espace pour nouer des liens.

Ninon Cabot, membre du Cargo Bike band.

En termes d’itinéraires, l’équipe se donne juste une direction, comme rouler vers Grenoble l’an passé, puis ses membres décident au jour le jour dans quelle ville s’arrêter. « À vélo ou en stop, notre idée c’est vraiment de ralentir, de ne pas se mettre de pression », partage Ninon.

La ville d’Yvoire croquée par Ninon pendant une tournée © Ninon Cabot

Lorsque le Cargo Bike Band arrive dans une nouvelle ville, une réelle coordination est mise en place entre les membres afin de chercher un lieu où dormir, de quoi se sustenter et savoir où jouer. Lors des concerts, l’association fonctionne au chapeau et ses membres ont également un site de crowdfunding permettant de les soutenir dans leurs aventures.

« Les plus beaux souvenirs, ce sont les gens qui nous accueillent dans leur village. Des gens qui accueillent seize personnes dans leur jardin, c’est incroyable ! », s’exclame Ninon. Un ressenti qui est partagé par Hugo Caresmel, membre du Cargo Bike Band: « Ça m'apporte de la joie et me permet de rencontrer des gens d'une manière qui est assez profonde, c'est une expérience qui rapproche énormément des autres ».

Des vélos-cargo équipés

Lors de ses débuts, le groupe a été soutenu par l’unité Durabilité, ce qui lui a permis de s'équiper de matériel pour les concerts. Depuis son départ de l’EPFL, l’association cherche à acquérir deux nouveaux vélos-cargo, les autres ayant été repris par l’école pour les prêter en libre service sur le campus.

Les membres de l’équipe ne manquent pas d’ingéniosité pour réinventer les vélos afin de partager leur musique à n’importe quel endroit. Une collaboration avec des étudiantes et étudiants de l’EPFL leur ont notamment permis de fixer des panneaux photovoltaïques aux vélos.

« Une grosse partie des activités hors concerts, c’est de travailler le setup musical, raconte Ninon. Au début, on transportait des enceintes sur les vélos. Ensuite, Hugo a fait des enceintes qui sont totalement intégrées dans les caisses à l’avant des vélos. On essaye constamment de s’améliorer et de changer de formes.»

Aujourd'hui, le groupe dispose d’un vélo batterie, d’un vélo percussions avec une tablette électronique et d’un vélo piano avec une enceinte. « En plus, les personnes qui le veulent apportent leurs instruments ou chantent », poursuit Ninon.

Concert du Cargo Bike Band à Annecy, août 2021 © Cargo Bike Band

Entre improvisations et concerts

Que ce soit pour des improvisations ou des reprises, le Cargobike Band met un point d’honneur à mixer les styles musicaux et les techniques. La diversité des instruments et des répertoires de chaque membre donne une tonalité unique à chaque concert. Dès lors, les nouvelles recrues peuvent proposer des musiques qu’elles se sentent à l'aise de jouer.

Personnellement, je fais du clavier et de la basse. Le style qu’on joue évolue en fonction des personnes présentes, donc on essaye de s'adapter. Ça peut être du jazz fusion, de la musique du monde, du rock, de la musique folklorique, du reggae ... même de la musique classique parfois.

Hugo Caresmel, membre du Cargo Bike Band.

Entrer dans la danse

En dehors des concerts, les membres adorent faire des ateliers entre eux, comme de la polyrythmie animée par des passionnés du groupe. « On essaye d’apprendre les uns des autres et de se laisser de l’espace pour expérimenter des choses », se réjouit Ninon.

« Si une personne veut nous rejoindre, elle peut nous contacter, que ce soit pour deux jours ou trois semaines, ajoute la jeune femme. On bouge beaucoup lors de notre voyage estival, donc on fait en sorte de toujours avoir une personne responsable qui communique avec les membres arrivants. »

Pour en savoir plus

Retrouvez le groupe le 17 juin lors du Festival de la transition d’Ecublens
Pour toute demande d'informations, vous pouvez les contacter directement à [email protected] et les retrouver sur Facebook et Instagram @cargobikeband.