«Nous avons mis au point un protocole super efficace!»

© 2020 EPFL Alain Herzog / Laurence Gouzi Abrami / Francisco Sarmento Mesquita

© 2020 EPFL Alain Herzog / Laurence Gouzi Abrami / Francisco Sarmento Mesquita

Après le confinement, il a fallu organiser le déconfinement. Ça n’a pas été une mince affaire, voire un exercice compliqué. Remettre le laboratoire en marche, organiser les équipes, entre demande d’autorisations et commande de matériel, le Laboratoire de biologie cellulaire est en effervescence.

Aussi étonnant que cela puisse sembler, le déconfinement est plus compliqué que le confinement, explique Laurence Gouzi Abrami, collaboratrice scientifique : « Pour remettre en marche les expériences, il a fallu recalibrer les machines, voir si nous avions le matériel nécessaire, le commander. Tout est un peu plus compliqué qu’à l’ordinaire. Par exemple, si nous avons besoin d’azote liquide, nous devons demander à ce que l’on nous ouvre le local. Responsable des stocks, je fais les commandes et je reçois les livraisons de manière assez aléatoire pour l’instant… »


Laurence Gouzi Abrami avait hâte de recommencer les expériences © 2020 EPFL Alain Herzog

Laurence s’occupe également des doctorants. Dans le laboratoire, elle est le relai de Gisou van der Goot avec qui elle travaille depuis 24 ans. « Malgré sa charge de travail, Gisou suit tous les projets. Elle a mis en place des lab meetings, des journal club, elle est très présente sur Zoom. Elle sait aussi déléguer et fais confiance à ses équipes. Elle a une vision très globale de tout ce qui se passe et m’aide à penser aux moindres détails, surtout en cette période de réouverture du labo. On communique avec beaucoup de franchise et j’aime ça. »

Revoir l’équipe du laboratoire
Francisco Sarmento Mesquita, postdoc en biologie des protéines, s’est réjoui de retourner au laboratoire et de s’éloigner de son bureau aménagé dans son salon. « Cette reprise nous permet de nous revoir. En tout cas la moitié de l’équipe ! Ce n’est pas aussi joyeux que tous ensemble, mais c’est déjà bien. Nous avons mis au point un protocole super efficace. Une équipe de 5 personnes travaille de 7h à 13h et l’autre de 14h à 21h. Cela nous permet de faire 6 heures de manipulations intensives et de continuer à la maison pour travailler sur l’ordinateur. Nous sommes très efficients et ne perdons pas de temps grâce à la formation de binômes. L’expérience commencée le matin est terminée l’après-midi, de même qu’une expérience démarrée le soir sera prise en charge le lendemain matin par le binôme. »


Francisco Sarmento Mesquita est heureux de revoir son équipe © 2020 EPFL Alain Herzog

J’ai mis en place un parcours fléché comme chez IKEA
Pour Laurence Gouzi Abrami, il était aussi temps de quitter la maison. Même si travailler à trois, avec son mari et son fils de 20 ans, n’a pas posé de problème. Il me tardait de recommencer. Le bench, l’expérimentation, les salles de culture, faire quelque chose de mes mains me manquaient. Je n’ai eu aucune crainte à retourner travailler, vis-à-vis du Covid. Je suis cartésienne si on comprend ce qu’il se passe, on sait comment agir. Et je fais confiance aux membres de mon équipe, que celui d’avant a bien désinfecté sa place de travail. Nous sommes très bien protégés, nous avons tout le matériel nécessaire. J’ai particulièrement apprécié le welcome kit de l’EPFL. .

« Notre spécialité est la microbiologie, alors les mesures barrières font partie de notre travail. Afin de garder les distances de sécurité avec mes collègues, j’ai mis en place un parcours fléché dans le laboratoire, comme chez IKEA. Cela nous permet de ne pas nous rencontrer. Car on se croise beaucoup dans un labo, pour aller chercher nos échantillons dans les lieux communs comme le frigo ou l’incubateur. C’était très ludique. »
Laurence Gouzi Abrami a fléché les allées du laboratoire pour éviter les croisements