MT180: 1ere place pour les ligaments artificiels d'Alvaro Charlet

Alvaro Charlet, 1er prix, Radmila Faizova, 2e et Josué Gehring, 3e du concours Ma thèse en 180 secondes EPFL© 2019 Alain Herzog

Alvaro Charlet, 1er prix, Radmila Faizova, 2e et Josué Gehring, 3e du concours Ma thèse en 180 secondes EPFL© 2019 Alain Herzog

Pour sa quatrième édition, le concours Ma thèse en 180 secondes a couronné hier soir Alvaro Charlet, doctorant en science des matériaux. En trois minutes, il a expliqué aux 600 spectateurs du Forum Rolex comment les hydrogels qu’il fabrique et teste pourraient un jour remplacer des ligaments. Avec une présentation parfaitement orchestrée et une note d’humour, il a convaincu le jury. 


Lorsqu’elle sort des laboratoires avec autant de verve et de passion, la science emballe le public. Les 600 places du Forum Rolex étaient occupées hier soir pour la finale EPFL du concours Ma thèse en 180 secondes. Sur le tapis rouge se sont affrontés les quatorze finalistes sur des thèmes aussi variés que l’imagerie médicale, les mouvements de montre ou encore l’énergie nucléaire.

Fabriquer des ligaments : le travail d’Alvaro Charlet sur les hydrogels, à la fois souples et résistants (tenaces selon le scientifique), pourrait permettre de simplifier la récupération des accidentés du ski. Au sein du Laboratoire de la matière molle de la Faculté des sciences et techniques de l'ingénieur (STI), le doctorant teste divers types de polymères, pour parvenir, peut-être à la composition idéale qui rende ces ligaments suffisamment tenace pour être utilisés en chirurgie. Sa présentation a remporté le premier prix du jury. Radmila Faizova termine à la seconde place grâce à son travail sur l’Uranium. Un sujet qui pourrait faire fuir plus d’un non-initié. Le public a pourtant pu plonger au cœur du sujet grâce aux explications claires et structurées de la doctorante. La troisième place revient à Josué Ghering, un globe-trotter des flocons. Corée, Antarctique, Suisse, il tente d’en percer les secrets en étudiant leur forme et leur composition selon les conditions météorologiques locales. Les cinq membres du jury1 , qui étaient tous déjà venus arbitrer d'autres éditions, ont souligné avoir eu plus de mal que les années précédentes à les départager.

Deux prix du public pour Valentine Magnin

Le présentateur de la soirée, Lucas Güniat a relevé haut la main le défi que lui ont lancé les organisateurs : passer du stade de lauréat en 2017 à celui de maître de cérémonie. Un exercice pour lequel les formations de prise de parole en public, auxquelles peuvent prendre part les participants du concours, l’ont certainement aidé. Synthétiser sa thèse de manière pertinente en trois minutes puis la livrer au public de manière fluide demande plusieurs heures de préparation et d’entraînement. « Garder son naturel, beaucoup répéter et transmettre sa passion », résume Étienne Duval, journaliste indépendant, qui a formé à l’EPFL de nombreux doctorants à la prise de parole en public. Onze des quatorze participants cette année avaient suivi ses cours.

Les spectateurs ont plébiscité Valentine Magnin cette année puisqu’elle obtient le prix du public de la finale ainsi que celui de la seconde séance de sélection. « Votre montre mécanique semble à l’heure. Elle retarde pourtant de quelques secondes chaque jour », commence Valentine Magnin, dont la thèse vise à comprendre comment l’énergie lentement dispensée par le ressort se disperse, gaspillée par divers frottements. Daniele Ongari, prix du public lors de la première sélection, travaille sur les simulations moléculaires à l’antenne valaisanne de l’EPFL à Sion.

« MT180 EPFL » est devenu en quatre éditions plus qu’un concours : un rendez-vous. Les événements internes aux autres universités romandes auront lieu ces prochaines semaines. La finale suisse, où sont invités les gagnants des trois premières places à l’EPFL, se tiendra le 6 juin à La Chaux-de-Fonds, organisée par l’Université de Neuchâtel. Gageons qu’Alvaro Charlet, Radmila Faizova et Josué Gehring porteront haut les couleurs de l’EPFL afin de tenter de se qualifier pour la finale internationale qui se déroulera en septembre à Dakar, au Sénégal.

1Les membres du jury : Gisou van der Goot, doyenne de la Faculté SV, Clémence Corminboeuf, professeure de la faculté SB, Julien Guex, sous-directeur de la chambre vaudoise du commerce et de l’industrie, Mauro Lattuada, manager en transfert de technologie à l’EPFL et Bastien Confino, journaliste RTS