«Mes réservations de vols s'annulaient les unes après les autres»

«En décembre 2019, quand j’ai su que l’EPFL m’engageait, j’étais loin d’imaginer les péripéties qui m’attendaient. Mon contrat de doctorat commençait le 15 avril au Laboratoire de conception mécanique appliquée, sur le campus de Microcity, à Neuchâtel. Le coronavirus ne concernait encore que la Chine. Aux États-Unis, où j’habitais, personne ne se doutait que le virus allait se propager.

Je travaillais en tant qu’ingénieur en Caroline du Sud. Quelques jours avant mon départ, mon vol a été annulé. Puis, tous les vols que je réservais s’annulaient les uns après les autres. Au même moment, j’ai appris que le couple de retraités qui me louait leur appartement durant leur voyage de plusieurs mois, avait renoncé à partir. Ils ne pouvaient plus me recevoir. J’aurais pu rester aux Etats-Unis et commencer à travailler à distance. Cependant, j’ai convenu avec mon professeur qu’il fallait mieux que je vienne en Suisse : la progression du Covid-19 avait quelques semaines de retard aux États-Unis. Le laboratoire allait sans doute rouvrir avant que le confinement ne soit terminé dans mon pays.

Sans logement

Par chance, j’ai finalement réussi à trouver un vol pour la Suisse. L’avion était quasiment vide. La compagnie avait laissé plusieurs sièges libres entre chaque passager afin de respecter les distances de sécurité. Vu que j’étais sans logement, mon oncle et ma tante, qui vivent en Thurgovie, ont proposé de m’héberger temporairement.

Je n’ai pas encore pu me rendre au laboratoire. J’ai occupé mes journées en passant en revue la littérature scientifique dont j’ai besoin et préparé mes cours. Finalement, le couple chez qui je devais habiter a accepté de m’accueillir une fois le confinement terminé. Tout s’annonce désormais pour le mieux.»