Les valeurs vitales en temps réel aux soins intensifs

Le capteur microfluidique et l'application destinée à visualiser les résultats. © Alain Herzog / EPFL 2015

Le capteur microfluidique et l'application destinée à visualiser les résultats. © Alain Herzog / EPFL 2015

Connaître les taux de glucose, de lactate et d’autres substances est une question de vie ou de mort pour les patients en situation critique. L’EPFL a développé un dispositif microfluidique miniaturisé qui permettra au corps médical de suivre leur évolution en temps réel et de réagir plus vite. Il a été présenté hier à Atlanta.

Pas plus grand qu’un paquet de chewing-gum, le prototype développé par le Laboratoire des systèmes intégrés de l’EPFL (LSI) se distingue par son apparente sobriété. Ce petit boîtier noir, dont émergent deux fins tubes, recèle pourtant des trésors de haute technologie miniaturisée. «Nous avons pu y intégrer à la fois des biocapteurs pour mesurer plusieurs substances dans le sang ou le sérum, et toute l’électronique pour communiquer en direct les résultats à une tablette via bluetooth», explique Sandro Carrara, scientifique au LSI.

Susceptible de se brancher sur un drain déjà en place, le nouveau système est beaucoup moins invasif que les multiples outils d’analyse qu’il est à même de remplacer. Il mesure en continu les taux sanguins de cinq substances : des métabolites (glucose, lactate et bilirubine) et des ions (calcium et potassium), toutes indicatrices de l’évolution de l’état de santé des patients hospitalisés aux soins intensifs.

«Aujourd’hui, plusieurs de ces valeurs font l’objet de mesures ponctuelles. Mais dans certains cas, leur évolution demande une réaction immédiate, que ne permettent pas les systèmes actuels», précise Sandro Carrara.

Moins de machines autour du patient
Sur la base de ce principe, jusqu’à 40 molécules pourraient être suivies en temps réel. Ce progrès permettra de diminuer drastiquement le nombre de machines autour du patient – un avantage pratique évident pour le corps médical, et une diminution de l’impact psychologique de l’appareillage sur les proches.

Le prototype, réalisé par impression 3D, a déjà fait ses preuves sur des rongeurs. Des discussions sont en cours pour réaliser des tests aux CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois). Des industriels ont par ailleurs déjà manifesté leur grand intérêt pour le développement de cet appareil. «Nous pourrons atteindre le marché d’ici deux à trois ans déjà», estime Sandro Carrara.

Cette nouvelle avancée vers une médecine plus précise et plus efficace a été réalisée dans le cadre de l’initiative nano-tera, financée par la Confédération suisse. L’appareil a été présenté hier à Atlanta dans le cadre de la conférence internationale IEEE BioCAS 2015.



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Le capteur microfluidique et l'application pour visualiser les résultats. © Alain Herzog / EPFL 2015
Le capteur microfluidique et l'application pour visualiser les résultats. © Alain Herzog / EPFL 2015

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