Les étudiants s'affrontent par robots interposés

Chiara Ercolani, Loïc Oberson et Antoine Tardy ont remporté le premier prix de la compétition© Alain Herzog / 2016 EPFL© Alain Herzog / 2016 EPFL

Chiara Ercolani, Loïc Oberson et Antoine Tardy ont remporté le premier prix de la compétition© Alain Herzog / 2016 EPFL© Alain Herzog / 2016 EPFL

Cinq robots développés par des étudiants de l'EPFL se sont mesurés lors du traditionnel concours de robotique de l'Ecole. Leur mission: éviter des obstacles, ramasser des bouteilles en PET et les ramener à une base de triage. Le vainqueur de cette cinquième édition est un robot prénommé «Baby».

Ils étaient nombreux à venir assister à la cinquième édition du concours robotique, qui s'est tenu cette semaine dans la halle polyvalente de l'EPFL. Les vedettes de l'événement ? Cinq robots autonomes développés par des étudiants, qui se sont mesurés dans une arène, à tour de rôle. Les machines avaient pour mission de ramasser des bouteilles en PET éparpillées sur le sol, et de les ramener à une base de triage, tout en évitant des obstacles. Selon sa position dans l'arène, chaque bouteille représentait un certain nombre de points.

Doté d'un canon capable de propulser les bouteilles directement à la station de triage, le robot prénommé «Baby» a remporté le concours avec brio, sur une musique d'AC/DC. Muni de quatre capteurs -trois au niveau du sol et un en hauteur-, «Baby» a su distinguer les bouteilles des obstacles: il a récolté 100 points. Son fonctionnement est simple. A chaque fois qu'il rencontre une cible, son bras mécanique adhésif s'abat sur la bouteille, la soulève, puis la déverse dans son coffre. Le butin est ensuite projeté dans les airs vers la station de triage, à travers un canon. «Le robot sait où il doit tirer grâce à un système de boussole électronique. La puissance du tir est adaptée par rapport à la distance entre le robot et la base de triage», précise Chiara Ercolani, l'une des conceptrices du robot. «Revenir à la base de triage était une perte de temps selon nous. En plus, nous trouvions l'idée du canon vraiment cool», ajoute Antoine Tardy.

Une fois élu, «Baby» a dû se mesurer au vainqueur de l'édition précédente: «Conchitor». Ce dernier, doté de chenilles, a effectué un parcours honorable, récoltant 97,5 points. Un score insuffisant pour battre le lauréat 2016.

Le prix du robot «le plus cool» a quant à lui été attribué à un robot baptisé «Système D», qui changeait de couleur selon que son coffre était plein ou vide. Rapide et efficace lors de la collecte des bouteilles, le robot a cependant rencontré des problèmes lorsqu'il s'agissait de décharger sa cargaison.

Gérer un budget et interagir avec les ateliers
Organisateur de l'événement, le Professeur Auke Ijspeert s'est montré très content de la cuvée 2016. «Les robots sont développés dans le cadre de projets de semestre. Les étudiants, issus de toutes les sections de la STI, y travaillent un jour et demi par semaine pendant 4 mois, ce qui est court. D'année en année, les machines sont de plus en plus robustes», se félicite-t-il.

L'exercice, exigeant, se veut avant tout formateur. «Les participants sont tenus de gérer un budget et doivent apprendre à se répartir les tâches de conception et réalisation de la mécanique, l'électronique, et le software des robots. Ils apprennent aussi à interagir avec les ateliers STI, pour obtenir les pièces adéquates», explique Auke Ijspeert. A mi-parcours, les codes des robots des années précédentes sont livrés aux participants. Le travail n'en reste pas moins très important. A l'issue du concours, la fatigue est palpable. «J'avais amené mon sac de couchage dans la salle, je vais enfin pouvoir le reprendre», lance Antoine Tardy. «Je me réjouis de manger autre chose que des chips et des snacks».


Auteur: Laure-Anne Pessina

Source: EPFL