Le programme CROSS finance trois nouveaux projets pour 2022

© iStock_ihsanyildizli

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Le programme CROSS (« Collaborative Research on Science and Society ») du Collège des Humanités (CDH) a le plaisir d’annoncer le financement de trois nouveaux projets pour l’année 2022, tous sur le thème de « l'innovation responsable ».

CROSS a accordé un financement à trois projets interdisciplinaires de l’EPFL et de l’Université de Lausanne (UNIL), dans le cadre de son programme 2022. Chaque projet recevra jusqu'à CHF60’000, à répartir entre les deux institutions.

L’avancement des sciences et des technologies de l'ingénierie nous obligent à nous demander si la réalisation de certaines projets – de l'exploration spatiale à la modification génétique – est souhaitable, même si elle est possible. Les chercheurs de chacun des projets retenus dans le cadre du programme CROSS de cette année examineront des valeurs telles que la prospérité, la justice et le respect des êtres humains et de l'environnement dans le contexte des innovations technologiques elles-mêmes, ainsi que des méthodes utilisées pour les réaliser.

Chaque année le programme CROSS lance un appel à projets proposés par des groupes interdisciplinaires composé d’au moins un chercheur venant de chaque institution (EPFL et UNIL) ; un spécialiste en sciences humaines et sociales et un spécialiste dans un domaine appartenant aux sciences de la vie, naturelles ou de l’ingénierie.

CROSS 2022: projets retenus

« Tracing irresponsible innovation through patents: a historical data science investigation »


Jérôme BAUDRY, EPFL (CDH, DHI, LHST)
Cédric HUMAIR, UNIL (HIST FL)

Compte tenu du rôle des techniques dans les défis du monde actuel, nombreux sont ceux qui souhaitent rendre l’innovation plus responsable, notamment par l’anticipation et la réflexivité. Les difficultés semblent pourtant souvent insurmontables − un problème qui ne date pas d’aujourd’hui. Pour mieux comprendre les mécanismes politiques, économiques et culturels qui favorisent ou font échec à de tels efforts, ce projet de recherche propose d’étudier comment les innovateurs du passé se sont montrés soucieux ou sont restés indifférents aux conséquences de leurs activités − autrement dit, d’étudier la gestion des risques de l’innovation dans le passé.

En se concentrant sur la période entre 1870 et 1918, le projet fait dialoguer recherche historique et science des données, à travers l’analyse numérique d’un large corpus de brevets américains et suisses, et l’étude historique, à partir des sources imprimées et archivistiques, de débats sur des techniques spécifiques.

« Developing responsible models for the deployment of robotics in agricultural systems »

Josie HUGHES, EPFL (STI, IGM CREATE lab)
Dominique BARJOLLE, UNIL (IGD FGSE)

Les projets sur une approche interdisciplinaire pour identifier les méthodes par lesquelles la technologie robotique peut être déployée de manière responsable dans les systèmes agricoles. En créant des paramètres pour évaluer les indicateurs éthiques et socio-économiques des systèmes robotiques, les gains potentiels, ainsi que l’état de préparation de la technologie, nous développerons un cadre pour identifier le déploiement responsable et efficace de la robotique dans les systèmes agricoles. Pour y parvenir, nous examinerons d’abord les obstacles, les succès et les questions éthiques dans un certain nombre d’études de cas de déploiements existants de la robotique en agriculture.

Pour démontrer ou instancier le cadre de travail, nous nous concentrerons sur la façon dont la robotique peut être appliquée dans un contexte d’agriculture urbaine. Plus précisément, comment la robotique peut être utilisée dans les espaces communautaires locaux pour aider à la culture et à la récolte de produits pour la zone environnante. En déployant physiquement des robots dans une installation d’agriculture urbaine, nous serons en mesure de vérifier et d’explorer les compromis et les questions d’innovation responsable liés à leur utilisation pour différentes applications dans une installation d’agriculture urbaine.

« From Farm to Fork: The True Cost of Food »

Philippe THALMANN, EPFL (ENAC IA, LEUrE)
Céline ROZENBLAT, UNIL (IGD FGSE)

Jusqu’à présent, le système alimentaire reste largement négligé malgré son énorme impact sur le changement climatique, l’utilisation des ressources et la santé. Pour développer des modèles d’économie durable à partir de l’ensemble de la chaîne de valeur alimentaire, nous souhaitons évaluer et mettre en œuvre le coût réel de l’alimentation. Ce projet vise à remédier cette situation et à faire évoluer les préférences des consommateurs et de la production agricole vers des produits et des pratiques ayant un impact social et environnemental limité.

Nous proposons de développer et de mettre en œuvre un modèle du coût réel des aliments, en fournissant deux éléments clés préliminaires combinés en une solution systémique. Prémièrement, une définition du cadre du coût réel pour la Suisse, identifiant le réseau des parties prenantes, les principaux modèles commerciaux, les réglementations, les facteurs externes (par exemple, le changement climatique), les habitudes des consommateurs, les pratiques agricoles et les externalités sociales et environnementales associées. Deuxièmement, un modèle du coût réel des aliments, en mesurant et en évaluant les externalités tout au long de la chaîne de valeur pour un panier de produits représentatifs.

Auteur: Celia Luterbacher

Source: Sciences et techniques de l'ingénieur | STI

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