Le label Qualité de vie décerné au projet Métasanté

L’adage est bien connu : « Le sport, c’est la santé. » Pourtant pour les citadins, de nombreux facteurs comme la routine, le manque de temps, d’espace ou de moyens, ou l’absence d’installations sportives à proximité du logement peut conduire à une réduction de l’activité physique, déterminant primordial de la santé. Sensible à ce constat, la ville de Lausanne s’est récemment engagée à promouvoir l’activité physique et la santé pour tous, en particulier par la planification et le développement d’habitats durables, favorisant la qualité de vie. Le projet METAMORPHOSE en est le fer de lance, avec notamment le nouvel aménagement urbain du quartier des Plaines-du-Loup, au nord de la ville. 

En partenariat avec l’Institut des Sciences du Sport et le Pôle de recherche national LIVES de l’Unil, UniSanté, les HUG et le CHUV, Le Laboratoire de systèmes d’information Géographique (LASIG) de l’EPFL a été mandaté par la ville pour mesurer l’impact d’un tel environnement sur l’état de santé des habitants. L’équipe interdisciplinaire a mis en place une série d’études participatives et innovantes ciblant les futurs habitants des Plaines-du-Loup, un projet nommé Métasanté.

Encore en phase d’élaboration et de recrutement de candidats, Métasanté a obtenu jeudi 8 octobre le prix de la fondation Dalle Molle sur la qualité de la vie, qui a pour but de promouvoir des projets d’intérêt général, novateurs et de haute qualité scientifique. Le projet a été salué par le Syndic de Lausanne, Grégoire Junod, présent à la cérémonie de remise du prix. « Il y aura aux Plaines-du-Loup un éco quartier dense, mixte sur le plan social, avec un tiers de logements sociaux. Cela permettra de gommer des données fortement corrélées avec le niveau socio-économique. L’étude sera alors intéressante car elle permettra de mesurer les enjeux de qualité de vie et d’habitat sur la santé. »

Plateforme numérique participative

L’objectif du projet est de mener une étude de cohorte prospective contrôlée évaluant les effets d’un déménagement dans des quartiers modernes répondant aux critères urbanistiques favorisant la santé sur le mode de vie des nouveaux habitants, en comparaison avec leurs voisins actuels qui n’ont pas déménagé.

Ce qui manque dans la connaissance dans le domaine de la santé publique, c’est les études longitudinales. Trop souvent on regarde comment va une population une fois dans le temps, puis on fait des analyses et on tire des conclusions. Ici, l’idée est d’identifier une population maintenant, de caractériser ses conditions de vie et données de santé actuelles, et de la suivre quand elle sera installée aux Plaines-du-Loup

Les membres du projet interdisciplinaire se rendent à diverses assemblées générales des coopératives d'habitation pour présenter le projet aux futurs résidents des Plaines-du-Loup et recruter des candidats. Le LASIG a mis en place une plateforme numérique participative, au moyen de laquelle les résidents peuvent donner des informations sur leur santé, le niveau de leur activité physique, et qui permet la géolocalisation. 

« L’obtention du prix Dalle Molle était une très bonne surprise, je ne m‘y attendais vraiment pas. On a soumis un projet, mais on n’avait pas encore de résultat. Le prix est là pour nous encourager », continue Stéphane Joost.

D’autres projets vont pouvoir se greffer sur la plateforme, avec des questionnaires spécifiques pour chacun d’entre eux. Une étude sur le bruit et une autre sur la santé publique à Yverdon-les-Bains est aussi en préparation.