La vie associative refleurit avec la Semaine de la Durabilité

Eloïse Richard et Basile Morier © Alain Herzog / EPFL 2022

Eloïse Richard et Basile Morier © Alain Herzog / EPFL 2022

Eloïse Richard et Basile Morier sont les coordinateurs de la Semaine de la durabilité UNIL-EPFL, qui se tiendra du 7 au 12 mars 2022 sur les deux campus, avec une quarantaine de partenaires, une foule de bénévoles et des tonnes d’événements.

Comme un air de printemps avant l’heure, laSemaine de la durabilité va marquer le retour de la vie estudiantine après l’hiver, les examens, les vacances, et surtout la fin des restrictions dues au Covid. Du 7 au 12 mars sur les campus de l’EPFL et de l’UNIL, l’association étudianteUnipoly a rassemblé une quarantaine de partenaires pour concocter six jours de conférences, ateliers, tables rondes, jeux, visites, débats, projections, dégustations, etc., sur tous les angles possibles et imaginables de la durabilité. Rencontre avec les deux responsables événementiels d’Unipoly : Eloïse Richard, étudiante en Master de durabilité à l’Université de Lausanne, et Basile Morier, étudiant en Master de physique à l’EPFL.

Quels vont être les temps forts de la semaine?

Forcément les conférences de lancement et de clôture, le lundi 7 et le vendredi 11 mars. Pour la conférence de lancement, l’Association des juristes engagées a invité la Professeure Véronique Boillet, associée au Centre de droit public de la Faculté de droit, des sciences criminelles et d’administration publique de l’UNIL, à parler des procès climat en Suisse et plus particulièrement sur l’affaire des Aînées pour le climat, un thème fortement d’actualité, vu les événements récents en lien avec Extinction Rébellion et la Grève du Climat, qui ont beaucoup mobilisé les jeunes.

Cette année, nous avons aussi la chance de pouvoir faire coïncider la Semaine de la durabilité avec la deuxième édition de la Rentrée de la durabilité (RDD2) qui va se dérouler le jeudi 10 à midi et s’annonce comme un moment incontournable avec de grandes têtes d’affiche. Les membres deLa Convergence ont réussi à faire venir la Dr. Valérie Masson-Delmotte, présidente du Groupe 1 du GIEC, ainsi que Gilles Mitteau de la chaîne Youtube Heu?reka. Ce dernier s’exprimera à nouveau plus longuement le lendemain, lors de la conférence de clôture.

Mais il n’y a pas que des conférences ! Une chose qui fonctionne toujours très bien, ce sont les petits-déjeuners Freegan offerts par le pôle d’Unipoly, leCastor Freegan, grâce à des invendus collectés auprès des supermarchés. Ces moments permettent d’informer les gens des événements de la semaine et d’annoncer le programme du jour.

Le premier jour à midi, on peut aussi noter le repas-discussion « Des carrières hors des sentiers battus », organisé par le pôleIngénieur·e·s Engagé·e·s, qui va questionner comment on peut faire une carrière engagée après l’EPFL, où des alumni raconteront leur parcours.

Un autre moment de débat aura lieu le mercredi avec le Forum du projet « Campus Piéton » qu’organise le laboratoire ALICE en ENAC, en collaboration avec EPFL Durabilité. Les étudiantes et étudiants de première année d’architecture y présenteront leurs idées pour rendre le campus plus convivial et durable.

On ne peut pas tout mentionner, mais il y a plein d’autres rendez-vous originaux, comme l’atelier DIY sur les biomatériaux le jeudi : à partir de coquilles d’œufs et de marc de café, les participantes et les participants pourront fabriquer des décorations zéro déchet. Le responsable, qui est en Master de durabilité à l’UNIL, est venu nous présenter cela l’autre jour, et c’est vraiment sympa.

Vous-mêmes, à titre personnel, pourquoi êtes-vous engagés?

Eloïse Richard : J’ai fait mon Bachelor en durabilité et philosophie politique à l’Université de Rotterdam, et là-bas j’avais déjà participé à l’organisation de leur semaine de la durabilité. A la rentrée, une amie m’a convaincue de rejoindre le comité d’Unipoly. Ce sont surtout les enjeux sociaux, économiques et politiques liés à la durabilité qui m’intéressent. Pour moi le travail associatif est un moyen parmi d’autre de s’engager, qui personnellement m’apporte beaucoup et est assez complémentaire aux apports théoriques de mes études. Cela prend du temps, mais c’est très valorisant quand ça marche et que les gens sont enthousiastes.

Notre génération a été particulièrement marquée par les mouvements climats comme Extinction Rebellion et la Grève du Climat, mais avec le Covid ça a été compliqué, et il y a encore beaucoup à faire pour inscrire ces mobilisations dans la durée.

Eloïse Richard, membre d'Unipoly

A mon avis, il faudrait sensibiliser plus les étudiantes et les étudiants, afin que celles-ci et ceux-ci s’engagent plus au niveau associatif, militant et politique. Aujourd’hui, les enjeux liés à la durabilité ne sont pas suffisamment pris en compte dans beaucoup de formations. C’est ce qu’on essaie de faire à travers la Semaine de la durabilité : sensibiliser un maximum de monde, créer du lien entre les participantes, participants et les différentes associations engagées autour de la durabilité sur les deux campus pour permettre un dialogue autour de la durabilité et on l’espère, de l’engagement !

Basile Morier : En ce qui me concerne, mes préoccupations écologiques étaient déjà ancrées avant de commencer mes études. J’avais une sensibilité et des prérequis pour ça, mais c’était avant les mouvements genre Marche du climat et tout ça, alors une grande partie de ma politisation est ensuite aussi passée par ces mouvements-là et a fini par prendre beaucoup de place.

Pour ma part, je suis entré à Unipoly via la Semaine de la durabilité il y a deux ans, pour laquelle j’ai participé en tant que staff même si je connaissais déjà les personnes par mon colocataire de l’époque et les mouvements de la Grève du climat. Après cette semaine, j’ai voulu m’impliquer au comité mais il n’y avait pas de volontaire pour la présidence, alors c’est comme ça que j’ai commencé à la rentrée suivante. Depuis cette année académique, je suis passé responsable événementiel avec Eloïse. Notre comité s’est beaucoup élargi, passant à 15 personnes, avec plusieurs postes occupés par des binômes UNIL-EPFL.

Dans mes études, je suis plutôt dans la partie théorique de la physique, mais cela pourrait m’ouvrir des portes dans les systèmes dynamiques, climatiques ou météorologiques, ou alors je pourrais rester dans la théorie, qui n’est pas incompatible avec l’écologie dans les manières de vivre. La co-présidente du GIEC, elle aussi, a fait de la physique d’abord. Cela dépend des manières de voir comment on fait de la physique, qui nécessite en général de gros moyens.

Un dernier mot pour convaincre les gens de participer à la Semaine de la durabilité?

Eloïse Richard : On est super contents que cette semaine coïncide avec la levée des restrictions liées au Covid, ce qui nous permet de vous proposer un programme riche et varié, il y en a pour toutes et tous !

Basile Morier : Ça va être bien ! Venez !!!