La nature à l'équilibre

The Balance of Nature. © Marta Airaghi & Benoît Desbiolles

The Balance of Nature. © Marta Airaghi & Benoît Desbiolles

Cette photo a remporté le deuxième prix du concours « When aestetics meets innovation », organisé par l’association Innovation Forum Lausanne et le Club photo de l’EPFL. Chaque mois, nous vous racontons l’histoire d’une photo qui illustre la science à l’EPFL. Voulez-vous participer ? Envoyer vos contributions à [email protected]. Publication non garantie.

On parierait sur une feuille ou un pétale de fleur. Mais quand les instruments nous révèlent l’infiniment petit, le résultat est souvent surprenant. Cette raquette à la forme régulière s’avère être une écaille d’aile de papillon, en équilibre sur d’autres fragments, à une échelle de 10 micromètres. Ces écailles, pigmentées ou non, sont responsables de la beauté et de la diversité de couleurs des ailes des lépidoptères (lepis signifie « écaille » en grec). Elles offrent une surface réfléchissante à la lumière, qui y prend souvent des teintes extraordinaires, provoquées par le phénomène de diffraction de la lumière.

« Un jour, j’ai trouvé une aile de papillon au labo et j’ai pensé que c’était une bonne manière de montrer comment l’on peut utiliser les outils des micronanotechnologies pour voir au-delà de ce que nos yeux perçoivent et comprendre la science qui est derrière un effet ou un phénomène développé par la nature », résume Marta Airaghi du Laboratoire de neuro-ingénierie.

L’image a été prise par un des microscopes électroniques à balayage du Centre de micro- et nanotechnologie de l’EPFL. « Notre laboratoire travaille sur les implants rétiniens et nous utilisons ces instruments pour contrôler la microfabrication et la qualité de nos implants », explique l’assistante-doctorante. Pour réaliser l’image numérique, l’écaille a été recouverte d’une infime couche d’or de 10 nanomètres. Une procédure standard pour observer des objets à l’aide d’un microscope électronique à balayage. « Il utilise un faisceau d’électrons qui rebondit sur l’échantillon observé afin de déterminer sa forme. Une fine couche métallique permet de rendre l’objet conducteur. »

« Au-delà de cette image, il y a le message que la nature est incroyable et le fruit d’un équilibre subtil. Elle doit être pour nous une source d’inspiration », conclut Marta Airaghi.