La Magistrale en présence de Didier Burkhalter

© 2011 Lionel Henriod
Sous le chapiteau de la Place Cosandey, la Magistrale 2011 a accueilli nombre de personnalités, dont le ministre de l’intérieur. Danse et science ont fait cause commune, une fois n’est pas coutume, pour fêter comme il se doit les 657 nouveaux diplômés en Master.
Plus de 2500 spectateurs ont fait le déplacement pour assister à la cérémonie de remise des diplômes de l’Ecole: les parents, mais aussi des personnalités de la science et de la politique, dont les conseillères d’Etat Anne-Catherine Lyon et Gisèle Ory. Entrecoupée d’intermèdes de la compagnie de danse Hallet Eghayan, elle s'est tenue comme chaque année sous le grand chapiteau monté sur la place Cosandey. Un lieu en rapport avec l’importance de cet événement qui met un point final aux nombreuses années d’études des 657 nouveaux alumni. «Journée d’émotions», comme l’a qualifiée Philippe Gilet, vice-président pour les affaires académiques. Pour la première fois elle était retransmise en direct sur la homepage de l’Ecole.
« La vie comme une bicyclette »
Après une performance de danse toute en douceur en guise d’ouverture, le président de l’Ecole, Patrick Aebischer, président de l’EPFL a félicité les diplômés, soulignant le fait qu’ils ont «expérimenté jour après jour une nouvelle forme de vie et de ville», tant l’Ecole est devenu un véritable campus, partagé avec l’Université de Lausanne, animé sept jours sur sept. Il a profité de cette occasion pour rappeler l’importance de nombreux projets de l’Ecole pour les défis de ces prochaines années comme l’énergie, le développement des pays émergents ou la recherche sur le cerveau. «Guardian Angels» et « Human Brain Project » ont d’ailleurs été sélectionnés pour faire partie des Flagship européens. «La vie c’est comme une bicyclette, il faut toujours avancer pour ne pas perdre l’équilibre», c’est sur cette phrase d’Albert Einstein à l’adresse des nouveaux diplômés qu'il a conclu son discours.
« L’éléphant de la science mondiale »
Trois coups, effets de lumière, maître de cérémonie, tous les éléments des grands spectacles étant réunis, Didier Burkhalter, Conseiller fédéral, n’a pas manqué dans son discours, de faire le parallèle entre la prise de risque et les performances des artistes, et la vie des étudiants qui doivent trouver un équilibre entre travail personnel, cours et jobs rémunérés. Poussant la comparaison davantage, le ministre de l’intérieur n’a pas hésité à qualifier l’Ecole d’«éléphant de la science mondiale, partout demandée et pas étonnée de l’être».
Les nouveaux docteurs honoris causa
Mais l’aura de la Magistrale ne serait pas complète sans la remise des doctorats honoris causa. Quatre chercheurs de renommée internationale ont été récompensés cette année.
Hanna et Antonio Damasio ont créé l’Institut pour l’étude neurologique de l’émotion et la créativité à l’University of southern California. Ce couple de scientifiques, célèbres notamment pour leurs livres, utilisent les avancées technologiques d’imagerie du cerveau et les dernières recherches sur le fonctionnement de ce dernier pour découvrir les dessous neurologiques d’une large palette de fonctions mentales (de l’émotion et la prise de décision, à l’innovation et la créativité).
Roberto Car également décoré d’un grade de docteur honoris causa, a co-développé la dynamique moléculaire "ab-initio" ou méthode Car-Parrinello. Il s'agit d'une théorie qui a eu un énorme impact sur la création des simulations moléculaires avec des applications pratiques dans les sciences de base. Cette approche constitue une avancée majeure en physique computationelle et a influencé la méthodologie pour les calculs de la structure des solides, des liquides et des molécules. Actuellement professeur à Princeton University aux Etats-Unis, il a été assistant à l’EPFL à la fin des années 70.
Le 4ème grade de docteur honoris causa a été décerné à Subra Suresh, directeur de la «National Science Foundation», soit l'agence du gouvernement américain qui soutient la recherche fondamentale et l'éducation dans tous les domaines non-médicaux de la science et l'ingénierie.
Les attendues «Polysphères» récompensent les enseignants les plus appréciés par les étudiants dans chaque faculté. La polysphère d’or a été remise cette année par l'Agepoly à Arjen Lenstra, de la faculté informatique et communication.
De nombreux prix ont récompensé chercheurs et alumni dont le prix Fondation Credit Suisse, remis à Francesco Mondada.
Les prix de la recherche, remis par Benoît Deveaud-Plédran, doyen de la recherche, ont récompensé des chercheurs pour une contribution particulière. Le prix Fondation Latsis internationale à Emmanuel Abbé, le prix ABB 2011 à Mosaddeghi Seyed Abbas, le prix ZKS va à Kevin Sivula.
Finalement les Alumni Awards ont récompensé, cette année encore, deux diplômés EPFL au parcours hors norme :
- Alain Fuchs devenu président directeur général du CNRS, plus grand organisme public français de recherche scientifique
- André Borschberg, ancien pilote de chasse de l’armée suisse qui a réussit le premier vol international sur Solar Impulse, de Payerne à Bruxelles.