L'EPFL se projette dans l'enseignement du futur

Hubert Girault et Stephan Morgenthaler, nouveaux doyens Bachelor/Master et Relations internationale. © Alain Herzog.

Hubert Girault et Stephan Morgenthaler, nouveaux doyens Bachelor/Master et Relations internationale. © Alain Herzog.

«Les jeunes et leur monde ont changé, nous devons adapter notre façon d’enseigner.» Tel est le credo de Philippe Gillet, vice-président de l’EPFL pour les affaires académiques, qui annonce la nomination de deux nouveaux doyens et plusieurs réorganisations

Les réformes de l’enseignement à l’EPFL ont déjà commencé. Elles se traduisent par la nomination de deux nouveaux doyens au sein de vice-présidence pour les affaires académiques: les professeurs Hubert Girault pour l’Ecole bachelor et master et Stephan Morgenthaler pour les relations internationales. Ces mouvements, qui découlent de la fin de mandat de Dominique Bonvin et de la nomination de Martin Vetterli au décanat de la Faculté informatique et communication en remplacement de Willy Zwaenepoel, ont pris effet le 1er mars 2011.

Ouverture vers l’Asie

Stephan Morgenthaler effectue un retour aux affaires internationales. Avant l’an 2000, il était déjà le répondant académique de ce service. Une réorganisation de la direction de l’école, dans l’intervalle, avait fait disparaître le poste en tant que tel et c’est Martin Vetterli, vice-président pour les affaires institutionnelles, qui en avait pris la responsabilité.

«L’école s’est beaucoup affirmée sur la scène internationale et sa réputation ne cesse de croître, notamment en Asie. Nous devons à la fois entretenir nos relations avec d’autres universités, attirer leurs meilleurs étudiants et faire en sorte que nos étudiants puissent eux aussi y partir facilement, explique Stephan Morgenthaler. D’autres dossiers, tels que celui des campus offshore, vont aussi nous occuper ces prochaines années.» Le professeur de statistiques sera secondé dans ses tâches par Antoine Fromentin, responsable administratif des relations internationales.

Cours et pratique intégrés

Hubert Girault, professeur à la section de chimie, remplace quant à lui Dominique Bonvin au terme d’un mandat de plus de six ans. Durant cette période, celui-ci est parvenu à accommoder l’EPFL aux normes de Bologne en établissant notamment la stratégie d’accession aux programmes master. Il a aussi été à l’origine de l’accréditation des filières et d’un système d’évaluation de la qualité des enseignements. Plus récemment, Dominique Bonvin a dessiné les premiers linéaments d’une nouvelle façon d’enseigner. «Les étudiants passent beaucoup trop de temps assis à écouter, constate-t-il. La formule du cours ex cathedra distinct de séances de travaux pratiques n’est plus ce qui convient aujourd’hui.»

Dans les nouveautés qui attendent aussi les étudiants EPFL de demain, l’idée d’un «tronc commun» durant la première année, avec seulement une petite partie des cours dédiés à une spécialisation, est également à l’étude. «Il sera ainsi beaucoup plus simple de changer d’orientation après la première année», ajoute Dominique Bonvin. Qui a aussi lancé une réflexion sur la création de nouvelles filières – bachelor et master – d’«ingénieurs généralistes», constatant que les employeurs sont souvent moins sensibles aux spécialisations des diplômés qu’au fait qu’ils aient acquis durant leurs études une démarche scientifique particulièrement précieuse.

Le contact des étudiants avec les entreprises sera d’ailleurs également renforcé : dès la fin de cette année, un stage obligatoire, d’une durée de deux à six mois, sera intégré au cursus des futurs ingénieurs. Celui-ci aidera non seulement les étudiants à mieux aborder la réalité du monde du travail, mais donnera aussi aux responsables d’entreprises un aperçu des compétences qui s’enseignent à l’EPFL.

«Il va se passer beaucoup de choses dans l’enseignement, c’est à la fois stimulant et gratifiant», résume Hubert Girault, qui a accepté sans hésitation de relever le défi de la succession de Dominique Bonvin.


Auteur: Emmanuel Barraud

Source: EPFL