L'EPFL à la pointe de la recherche en transport et mobilité

© Alain Herzog/ EPFL

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Créé il y a un peu plus de 5 ans, le Centre de Transport de l’EPFL a déjà initié plus de 75 projets de recherche avec des partenaires publics ou privés. Son nouveau directeur adjoint, Simone Amorosi, détaille les ambitions du Centre.

«Le grand avantage est que j’arrive dans un centre en bonne santé et que je peux directement passer à l’action. J’en suis très reconnaissant à mon prédécesseur», avance d’emblée Simone Amorosi. Depuis le 1er mai 2015, il est le nouveau directeur adjoint du Centre de Transport. Il succède à Michaël Thémans, le moteur opérationnel du Centre de Transport depuis sa création, nommé en janvier 2015 et maintenant adjoint de la vice-présidente pour l’innovation et la valorisation, Adrienne Corboud Fumagalli. Le professeur Michel Bierlaire, responsable du Laboratoire de transport et mobilité (TRANSP-OR), est le directeur de TRACE.

En décidant, en 2009, de créer le Centre de Transport, l’EPFL s’est dotée d’une structure capable de positionner l’Ecole au cœur de cette thématique. Rattaché à la Vice-présidence pour l’innovation et la valorisation, TRACE est une interface entre l’EPFL et le monde extérieur. Son but est de faire se rencontrer les connaissances scientifiques et les intérêts industriels. Plus de 75 projets ont ainsi été initiés, impliquant une quarantaine de laboratoires, essentiellement - mais pas exclusivement - des facultés STI et ENAC.

«J’ai commencé par serrer des écrous au CERN»
Les projets en transport et mobilité font appel à un large spectre de compétences qui va de la modélisation mathématique à la sociologie en passant par la robotique, les technologies de l’information et de la communication, ou encore l’aménagement du territoire. Le nouveau directeur adjoint entend encore élargir cette palette autant que possible. Des mathématiques dans les transports, mais aussi de l’optique ou de l’acoustique. Simone Amorosi veut trouver de nouveaux domaines d’application pour les laboratoires. «Les constructeurs automobiles travaillent aujourd’hui à des phares au laser. C’est une opportunité intéressante pour nos laboratoires d’optique, un domaine a priori éloigné de celui des transports. Les départements des matériaux aussi ont certainement un rôle plus important à jouer.»

Cette ouverture, Simone Amorosi la tient de son parcours professionnel. Après sa formation en matériaux, l’Italien a «serré les écrous du LHC» au CERN pour son travail de diplôme. «Une expérience extrêmement formatrice qui m’a permis de commencer à faire de la recherche et à découvrir la Suisse.»

Docteur ès science de l’EPFL dans le domaine de la soudure laser, il travaille ensuite dans les domaines de l’optique et de l’énergie solaire, en participant au montage de deux start-ups. Il poursuit sa carrière dans le secteur ferroviaire chez le fabriquant de matériel roulant MATISA. C’est la découverte d’un «domaine passionnant» qui allie tradition et modernité. «Le ferroviaire est une des clés de l’avenir des transports qui apporte une contribution fondamentale à la mobilité.» Au-delà des solutions simplistes et onéreuses qui consistent à augmenter les infrastructures, Simone Amorosi privilégie la recherche d’optimisation de l’existant à travers la modélisation.

Participer à la prise de décision
La mission de TRACE est aussi de trouver des partenaires industriels ou publics pour financer les projets de recherche. Dans le même esprit multidisciplinaire, Simone Amorosi veut continuer à impliquer les entreprises à plusieurs niveaux. Pour des contrats cadre à long terme comme pour des mandats de quelques mois. Ferroviaire, automobile, sociologie de la mobilité, aéronautique, il souhaite accentuer encore la diversité des thèmes et des collaborations.

Enfin, le nouveau directeur adjoint estime que TRACE devrait être davantage présent dans les conseils consultatifs (advisory board) des grandes institutions publiques et privées comme c’est déjà le cas dans celui des CFF. «C’est une occasion de donner des inputs et d’influencer les décisions en amont. C’est d’autant plus important que dans le domaine des transports la mise en œuvre des décisions se fait à très long terme. Cela permettra d’impliquer nos laboratoires et de multiplier les collaborations. Un cercle vertueux.»