Jennifer Schober remporte une bourse PRIMA

Jennifer Schober. Crédit: EPFL

Jennifer Schober. Crédit: EPFL

Jennifer Schober, chercheuse au Laboratoire d'astrophysique de l'EPFL, a reçu une bourse PRIMA du Fonds national suisse.

Les bourses PRIMA sont octroyées par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) et s'adressent "aux chercheuses d'excellence qui présentent un fort potentiel pour l'obtention d'une chaire". La subvention couvre le salaire du titulaire de la subvention et les coûts du projet pendant cinq ans. Les lauréats réalisent un projet de recherche indépendant avec leur propre équipe dans une institution de recherche suisse.

Cette année, le FNS a octroyé des subsides PRIMA à 19 chercheuses pour un montant de 1,3 million de francs chacun. Jennifer Schober, chercheuse au Laboratoire d'astrophysique de l'EPFL, est l'une des lauréates.

"Recevoir une subvention de recherche aussi importante que PRIMA est un honneur incroyable et une reconnaissance de mon travail antérieur ", dit Schober. "Ça me donne l'opportunité d'établir mon propre groupe avec lequel j'explorerai en profondeur un royaume mystérieux et fascinant de l'Univers."

Le projet gagnant de Schober s'intitule "Dynamos magnétohydrodynamiques" : Applications astrophysiques et cosmologiques et signatures d'observation"

Résumé du projet

Les champs magnétiques sont observés partout dans l'Univers local : Ils pénètrent les planètes, les étoiles, les galaxies et même les amas de galaxies qui sont les plus grands objets liés par la gravitation connus. La majeure partie de la matière ordinaire étant ionisée, les champs magnétiques peuvent influencer les flux astrophysiques et donc, par exemple, la formation des étoiles.

Le mécanisme le plus établi pour la formation de ces champs magnétiques puissants sont les dynamos magnétohydrodynamiques (MHD) qui convertissent l'énergie cinétique des flux et turbulences à grande échelle en énergie magnétique. Leur dynamique est déterminée par un ensemble d'équations aux dérivées partielles couplées non linéaires, ce qui rend la modélisation extrêmement difficile. En outre, les paramètres astrophysiques exacts du plasma sont largement inconnus. 

Par conséquent, il reste insaisissable si les champs magnétiques ne sont qu'un phénomène de l'Univers actuel, ou s'ils ont joué un rôle significatif durant son évolution. En fait, l'origine des champs magnétiques cosmiques est considérée comme l'un des plus grands mystères de la cosmologie moderne.

Le but de ce projet PRIMA est de faire la lumière sur l'histoire du magnétisme cosmique en appliquant la théorie de la dynamo MHD à différentes époques, du plasma chaud dense moins d'une seconde après le Big Bang au moment de la formation des galaxies et des amas de galaxies quelques centaines de millions d'années après. Une meilleure compréhension de l'évolution des champs magnétiques dans les plasmas turbulents sera acquise grâce à des simulations numériques qui seront réalisées sur les plus grands supercalculateurs de Suisse. 

Un autre objectif important du projet est de produire des prévisions vérifiables pour les observations. Ce sera une première pour l'interprétation des données ultra-profondes que l'on attend de la nouvelle génération de radiotélescopes, en particulier du Square Kilometer Array.