" Je serais très heureux de faire de l'enseignement plus tard ! "

© 2022 EPFL

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« Je suis persuadé qu'un bon professeur peut te faire adorer une matière que tu détestais, et inversement. » Bastien Aymon, étudiant master en génie mécanique, s’estime très chanceux d’avoir rencontré les bons professeurs, au bon moment.

Avec la meilleure moyenne de matu de son collège, 28,5 points sur 30 dans les matières du premier groupe, Bastien Aymon pouvait choisir toutes les options universitaires, littéraires ou scientifiques. « Aux journées d’information, je m’étais inscrit en philo et en droit, c’était une forme de loyauté familiale, car dans ma famille on a fait du droit. Mais, franchement, je ne me voyais pas en faire mon métier. » D’autant qu’une petite graine scientifique germait déjà dans son cerveau, après deux années passées au côté d’un professeur de physique qui avait étudié à l’EPFL et en parlait avec beaucoup de bien. « Je savais que je voulais faire de la science, de l’ingénierie, un truc comme ça. J’ai hésité avec l’ETHZ mais j’ai choisi l’EPFL, pour des raisons un peu mièvres, j’y avais tous mes amis. »

© 2018 Christophe Darbellay remet son diplôme de matu à Bastien

Bastien se souvient très bien de son premier jour sur le campus et de son premier cours de physique donné par le professeur Philippe Müllhaupt. Il était impressionné par la grandeur de l’amphithéâtre et les quelque 400 étudiants qui le remplissaient. Lui, qui avait suivi l’option spécifique « maths appliquées, physique » dans une salle où ils n’étaient que 7. « Je me suis mis beaucoup de pression dès mon arrivée. J’ai bossé le plus que je pouvais, je n’aurais pas pu bosser plus ! »

La mécanique côté pratique

Une nouvelle rencontre marquante va lui permettre d’affiner ses choix d’étude : Pedro Reis, directeur du FleXlab de la Faculté des sciences et techniques de l'ingénieur (STI), qu’il considère aujourd’hui comme l’un de ses mentors. « En première année, c’était mon professeur d’introduction à la mécanique des structures. Il était le premier et, je crois, le seul professeur à parler de sa recherche pendant les cours. Cette mise en contexte nous permettait d’oublier le côté barbare de la théorie pour voir les applications. Avec lui, j’ai découvert tout ce que l’on pouvait faire de chouette en mécanique.»

© 2022 EPFL Alain Herzog Bastien Aymon travaille sur des bobines magnétiques au FleXlab

Enthousiaste, Bastien choisit de travailler au FleXlab en parallèle de ses cours. Cette participation lui donne l’occasion, pour la première fois, de collaborer à l’écriture d’un article qui sera publié dans un des meilleurs journaux dédiés à la mécanique du solide. « Quand tu lis un papier, parce que les choses sont très élégantes, tu te dis que c’est facile. Mais quand tu dois le rédiger à ton tour et que cela te prend plus de trois heures pour un seul paragraphe, tu comprends la difficulté. Tu envoies ton papier à l’éditeur, fier et content, c’est ton premier bébé. Tu reçois ensuite les commentaires et tu te rends compte qu’il est moins parfait que ce que tu imaginais. »

Parallèlement, l’étudiant effectue deux projets de semestre dans le Laboratoire de modélisation mécanique multi échelle du professeur William Curtin, où il simule des dislocations dans les métaux. Une expérience qu’il trouve très enrichissante, « beaucoup d’étudiants se dirigent « par défaut » vers l'industrie, c’est peut-être parce que la recherche en mécanique, de super qualité à l'EPFL, est très peu mise en avant aux étudiants bachelor et master.»

© 2022 EPFL Alain Herzog / Pedro Reis, Bastien Aymon et William Curtin

Vers une thèse au MIT

En possession d’une bourse d’excellence en master de l’EPFL, Bastien Aymon peut se concentrer sur ses recherches avec sérénité. Il rejoindra bientôt au MIT le professeur Carlos Portela pour effectuer sa thèse sur les matériaux architecturés. « Ce sont des matériaux qui sont conçus pour avoir des caractéristiques qui s’étendent sur plusieurs échelles. Ils sont très légers et mécaniquement ils sont très intéressants, notamment, dans l’étude de la résistance aux impacts. »

« J’ai eu la chance de travailler avec des professeurs qui m’ont boosté, des gens formidables. Est-ce que je me vois suivre cette voie ? Ce que je sais c’est que j’adore l’enseignement, j’ai été assistant. J’aime quand les choses sont bien enseignées. Je suis persuadé qu'un bon professeur peut te faire adorer une matière que tu détestais, et inversement. Et je trouve que c’est criminel quand c’est mal fait. Je veux absolument contribuer à cela. »

© 2022 EPFL Correction d'un exercice



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© 2022 EPFL Alain Herzog Bastien Aymon et Terrence Moran
© 2022 EPFL Alain Herzog Bastien Aymon et Terrence Moran

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