« J'apprécie les gens capables de sortir des sentiers battus »

Kyojin Choo vient d'être nommé professeur à la Faculté des sciences et techniques de l’ingénieur. © 2022 EPFL

Kyojin Choo vient d'être nommé professeur à la Faculté des sciences et techniques de l’ingénieur. © 2022 EPFL

Nommé professeur à la Faculté des sciences et techniques de l’ingénieur, Kyojin Choo va allier gestion de l’énergie, microtechnique et convertisseurs analogiques numériques (ADC) pour rendre l’électronique plus petite et plus efficace. Rencontre avec un chercheur méticuleux.

La spécialité de Kyojin Choo est les convertisseurs analogiques numériques ou « analog-to-digital converter » (ADC) en anglais. Ces circuits électroniques servent à transformer un signal, tels qu’un son ou une lumière, en un signal numérique. Cette technologie se retrouve dans bon nombre d’appareils du quotidien comme les téléphones mobiles et les caméras, entre autres. Le scientifique vient d’être nommé professeur assistant tenure track et directeur du laboratoire de circuits intégrés à signaux mixtes de l’Institut d’Électricité et de Microtechnique de l’EPFL. Il a établi ses quartiers sur le campus de Microcity à Neuchâtel.

Clarinettiste et potier

Kyojin Choo a d’abord travaillé dans le domaine de l’industrie en passant notamment quatre ans chez Samsung Electronics où il était responsable de la conception des circuits dans les capteurs d’images CMOS. Puis, il a réalisé son doctorat et son postdoctorat à l’université du Michigan aux États-Unis. « J’ai développé plusieurs techniques de circuits à faible consommation d’énergie », indique-t-il.

Clarinettiste et potier à ses heures perdues, Kyojin Choo souhaite créer des convertisseurs analogiques numériques plus petits et plus efficaces. « La taille s’avère importante, car elle définit la forme et le coût de l’électronique que l’on achète. Si nos convertisseurs analogiques numériques sont réduits alors nous pouvons en mettre plus dans un appareil qui deviendra plus performant, tout en économisant sur les matériaux employés », souligne-t-il. Kyojin Choo suit indéniablement une tendance où la future génération de dispositifs électroniques sera si petite qu’elle passera pour presque invisible. « Le but est de les utiliser dans des implants, des parties de mécanismes comme dans des montres », illustre le chercheur. Les systèmes qu’il prévoit de concevoir se révèlent plus fins que l’épaisseur d’une pièce de monnaie. Subsiste l’enjeu de l’électronique qui devra être extrêmement économe en énergie pour durer suffisamment longtemps, malgré la miniaturisation.

L'enseignement: une première

À 37 ans, le nouveau professeur s’apprête aussi à donner son premier cours à des étudiantes et étudiants de master. Non sans une certaine appréhension. « Enseigner représente pour moi un véritable défi, car la barre est déjà très haute en la matière, mais j’apprécie le contact avec les étudiants. J’aime remettre en question leur réflexion et leur logique. » Il est également à la recherche de doctorantes et doctorants motivés à rejoindre son laboratoire. Il a une idée bien précise de ce qu’il attend chez ses futurs collaborateurs et collaboratrices : « La personne doit pouvoir proposer des idées rapidement. Nous devons presque toujours résoudre des problèmes dans des délais relativement courts. J’apprécie tout particulièrement les gens capables de sortir des sentiers battus. À l’EPFL, nous avons la chance de pouvoir laisser libre cours à notre imagination et réaliser nos expériences. » Aux yeux du chercheur, le plus important reste d’aller au fond des choses. Kyojin Choo n’hésite pas à se plonger dans les détails pour comprendre l’ensemble d’une question.