« J'aime quitter mon confort pour me lancer des défis »

© 2022 EPFL Alain Herzog

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Fraîchement nommée professeure ordinaire d'électrotechnique et de microtechnique à la Faculté STI, Kirsten Moselund vient d’investir son nouveau laboratoire de nano et technologies quantiques (LNQ) au Paul Scherrer Institute (PSI). Une double gageure qui n’est pas sans lui déplaire. 

Sa première rencontre avec l’EPFL s’est faite lors d’un échange Erasmus en microtechnique. « J’avais choisi la photonique, nous étions peu d’étudiants et les professeurs étaient très engagés. Cela m’a donné envie de revenir en Suisse faire mon doctorat que j’ai obtenu en 2008. Qui pouvait prévoir que j’allais rester en Suisse de si nombreuses années ? » Le hasard, les opportunités ont façonné les études et le parcours professionnel de Kirsten Moselund. Nommée professeure d'électrotechnique et de microtechnique à la Faculté STI, elle vient d’investir son nouveau laboratoire de nano et technologies quantiques (LNQ) au Paul Scherrer Institute (PSI).

Adolescente, Kirsten Moselund ne se destinait pas à la science. Elle aimait lire, adorait les langues et rêvait de devenir peintre. Des projets qui se sont redessinés au fil des expériences. « Après le gymnase, j’ai quitté le Danemark pour voyager, je suis allée en Afrique du Sud. Ma vision des études s’est transformée à ce moment-là. J’allais me consacrer aux pays en voie de développement et me dédier aux énergies renouvelables. J’ai donc fait un master en ingénierie climatique, mais je ne sais pas pourquoi, cela ne m’a pas plu. »

« J’adore les semi-conducteurs »

Par curiosité, elle suit un cours sur la physique du solide - l'étude des propriétés fondamentales des matériaux solides et cristallins. « J’ai été enthousiasmée, j’avais trouvé ma voie, c’est ce que je désirais faire pour le restant de mes jours ! J’adore les semi-conducteurs, ce sont des matériaux tellement intéressants, je les considère presque comme des matières vivantes. » Elle complète son master avec des cours en microélectronique, en mécanique et mécanique quantique.

Défense de thèse à l'EPFL en 2009


De la recherche oui, mais appliquée !

Kirsten Moselund l’admet, elle ne fait jamais de prévisions à plus de 5 ans. Elle aime mettre le pied dans la porte, découvrir de nouveaux horizons et saisir les occasions. « Mon entrée chez IBM, juste après mon doctorat à l’EPFL, était une chance à prendre. Je me suis dit j’y reste quelque temps et ensuite on verra. Pour finir, j’y ai travaillé pendant 13 ans. J’ai beaucoup aimé cette expérience, qui mêle l’industrie et la recherche avec cette idée permanente de trouver des applications, de développer des choses concrètes. »

Après le dépôt de plus de 20 brevets et avoir endossé l’habit de manager, elle se sent un peu trop « confortable ». « Je suis dynamique, je m’ennuie facilement, j’aime bien changer, explorer de nouvelles choses, comme en témoigne ma carrière. Je ne pourrais pas me consacrer à un seul domaine et en devenir la spécialiste mondiale. Lorsque vous glissez d’un sujet à l’autre, électronique, photonique, vous avez une vision plus intéressante, vous comprenez différemment, cela ouvre de nouvelles perspectives. Avec mon expérience dans les dispositifs électroniques, je n’aborde pas les choses de la même façon que quelqu’un qui a une formation en physique optique, plus classique. Revenir à l’académique aujourd’hui me semble un excellent timing. »

Deux ans pour trouver l’équilibre

Kirsten Moselund se donne deux ans pour trouver le juste équilibre dans sa vie professionnelle. En 2023, le Switzerland Innovation Park Innovaare sera construit tout près du PSI et pourra accueillir des entreprises et des start-up axées sur la technologie notamment dans le domaine de l’informatique quantique. La chercheuse devra non seulement développer son laboratoire au PSI, mais aussi concevoir une base de technologie qui pourra être transférée dans l’industrie suisse. Parallèlement, elle créera un nouveau laboratoire à l’EPFL, dont le nom est encore à l’étude, et se consacrera à l’enseignement.

Dans sa vie privée, elle ne manque pas non plus de défis à relever : « J’ai un hobby, la peinture, que j’ai un peu délaissé par manque de temps, car je suis maman de deux enfants. Cela me manque, j’y reviendrai un jour, c’est sûr. »

© 2009 Kirsten Moselund Birds of prey



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© 2022 EPFL Alain Herzog / Kirsten Moselund
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