Guardian Angels poursuit sa quête de dispositifs autonomes

© 2013 EPFL

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Le projet Guardian Angels, l’un des quatre finalistes dans la course aux subventions européennes de l’initiative FET Flagship, poursuivra sa route grâce au soutien des partenaires du consortium. Les technologies Zero-power qu’il développera stimuleront l’innovation pour les industries, les constructeurs de composants, les intégrateurs systèmes, les fournisseurs de service et les PME de toute l’Europe. Elles généreront de nombreuses start-up et de nouveaux services pour la santé, l’environnement, le vieillissement de la société, des transports intelligents, l’énergie et les interactions humaines.


«Le projet Guardian Angels est le plus innovant et le plus complet qu’il m’ait été donné de suivre ces dernières années. C’est bien plus que de faire avancer une recherche de pointe: c’est une démarche unique, qui a le potentiel de provoquer une révolution technique et sociale», affirme Gerd Binnig, Prix Nobel de physique en 1986 et co-inventeur de la microscopie à effet tunnel.

«Guardian Angels, qui permettra de récolter en temps réel des données auprès des patients et de l’environnement, offre le potentiel de révolutionner la médecine cérébrale telle qu’on la connaît aujourd’hui», ajoute Magali Haas, responsable Science et Technologie auprès de One Mind for Resarch (Etats-Unis).

«A mon sens, les recherches visant à développer des systèmes autonomes «zero-power» qui assisteront activement les hommes et les femmes du berceau à leurs vieux jours aideront l’Europe à faire face aux grands défis qui l’attendent ces prochaines années», souligne Luc Van den Hove, CEO de IMEC (Belgique).

En tant que candidat aux bourses européennes de l’initiative FET Flagship, le projet Guardian Angels rassemblait 66 partenaires (29 universités, 16 instituts de recherche et 21 entreprises) autour du développement d’appareils révolutionnaires générant leur propre énergie et destinés à être utilisés en priorité dans les domaines de la santé, de l’environnement et des transports. Aujourd’hui, 59 de ces partenaires ont d’ores et déjà affirmé leur intention de poursuivre ce travail au sein du Consortium Guardian Angels, grâce à des partenariats public-privé impliquant des fonds nationaux, la Communauté européenne, des universités, et ses partenaires tels qu’IBM, Infineon, NXP, Philips, PSA Peugeot Citroën, Sanofi, Siemens, STMicroelectronics, Texas Instruments, Thales, et beaucoup d’autres (voir la liste en fin de communiqué).

Guardian Angels for a smarter life félicite les deux lauréats, Human Brain Project et Graphene, pour leur succès dans la course à l’obtention des bourses européenne de la FET Flagship Initiative. Il affirment sa propre satisfaction d’avoir pu gravir les échelons de cette compétition au plus haut niveau de la recherche, d’accéder ainsi au «carré final».

«Ce parcours remarquable démontre à lui seul la qualité de notre dossier, soulignent Adrian Ionescu (EPFL) et Christofer Hierold (ETH Zurich), coordinateurs de Guardian Angels. Tous les acteurs impliqués sont ainsi convaincus qu’il faut profiter de cet élan pour continuer à travailler ensemble au sein du Consortium Guardian Angels et emmener le projet vers un nouveau chapitre de recherche, de développement et de transfert technologiques.»

«Ce projet entend répondre à des enjeux sociaux cruciaux, tels que la santé, la sécurité et la mobilité. En tant que partenaire industriel, nous croyons fermement que Guardian Angels stimulera la concurrence entre les acteurs industriels d’Europe en leur donnant l’opportunité de développer une vaste gamme d’applications utiles à la vie de tous les jours», ajoute Sylvain Allano, directeur scientifique de PSA Peugeot Citroën.

Technologies «Zero-power» et nouvelles frontières de l’innovation
Les partenaires de Guardian Angels mettent leurs forces en commun pour développer l’électronique de demain, avec pour ambition de créer des dispositifs «Zero-power», c’est-à-dire totalement autonomes du point de vue énergétique. Un objectif qui permettra à son tour d’imaginer des solutions destinées à améliorer la qualité de la vie au moyen de nouveaux outils de communication, d’appareils médicaux centrés sur l’humain et dédiés à la prévention ou encore de capteurs environnementaux surveillant la qualité de l’air, de l’eau ou de la nourriture. Ce concept est la seule piste crédible pour parvenir à réaliser «l’internet des choses».

Pour y parvenir, les chercheurs travaillent simultanément sur deux plans. D’une part, il s’agit de réduire drastiquement la consommation des composants électroniques – microprocesseurs, capteurs, mémoire et interface de communication sans fil, entre autres. D’autre part, ils mettent au point des techniques à même de récupérer d’infimes quantités d’énergie – rayonnement solaire, vibrations et mouvements, écarts de température, etc., tout en améliorant drastiquement le stockage de l’électricité, afin d’éviter toute opération de recharge manuelle – un atout considérable notamment pour des dispositifs médicaux implantables, mais aussi au quotidien.

Les chercheurs n’ont pas attendu la fin du processus de candidature pour avancer dans leurs travaux. Ils ont d’ores et déjà obtenu des résultats remarquables, touchant par exemple au principe des transistors à effet tunnel (article dans Nature), cellules solaires nanostructurées à l’efficacité record (article dans Science), des capteurs environnementaux flexibles (article dans Materials today), de l’usage des nanotubes de carbone dans l’électronique (article dans Journal of Materials research et dans Nature Nanotechnology), de communication sans fil à ultra-basse consommation (article dans IEEE Journal of Solid State Circuits) ou des senseurs biologiques (article dans Proceedings of Wireless Health’10).

Le Consortium Guardian Angels poursuivra également son alliance avec le projet One Mind for Research (www.1mind4research.org). Les efforts de recherche menés en Europe et en Amérique du Nord avec les «Zero Power Biosensors» et l’évaluation de leur potentiel pour l’analyse, le monitoring et le traitement de graves maladies cérébrales pourront ainsi perdurer.

Nouveaux soutiens
«Les perspectives, tant au niveau de la recherche que pour l’industrie, sont colossales, ajoute Adrian Ionescu. Ce projet présente également l’avantage de compter des partenaires à tous les étages de la chaîne de valeur, ce qui le rend très intéressant d’un point de vue économique.» Guardian Angels se met donc en quête de nouvelles sources de financement, par le biais d’autres fonds dédiés à la recherche en Suisse et en Europe, de soutiens privés et d’investissements de la part des entreprises partenaires. Les directions de l’EPFL et de l’ETH Zurich affirment leur ferme intention de soutenir le consortium dans ces démarches et porteront le dossier à l’ordre du jour d’une prochaine séance du Conseil des EPF.