Google finance une recherche de l'EPFL sur les phénomènes nucléaires

The capture of a twisted electron from an ion results in the excitation of the nucleus and the consequent emission of a gamma ray. Credit: F. Carbone (EPFL)

The capture of a twisted electron from an ion results in the excitation of the nucleus and the consequent emission of a gamma ray. Credit: F. Carbone (EPFL)

Le Laboratoire pour la microscopie et la diffusion d'électrons de l'EPFL a reçu un financement de Google pour utiliser des faisceaux d'électrons façonnés dans le domaine de pointe de l'excitation nucléaire par capture d’électrons (NEEC).

Le géant américain Google va financer un projet de recherche de quatre ans dans le Laboratoire pour la microscopie et la diffusion d'électrons (LUMES) du professeur Fabrizio Carbone. Le but du projet est d’exploiter de nouvelles méthodes récemment mises au point au LUMES (voir références ci-dessous) pour manipuler de façon spatio-temporelle la fonction d'onde des particules fondamentales afin d'effectuer avec précision des changements dans le noyau d'un atome par excitation nucléaire par capture d’électrons (NEEC - Nuclear Excitation by Electron Capture).

Il est aujourd’hui essentiel de trouver de nouvelles solutions climatiques à travers une énergie propre moins chère. Chez Google, Ross Koningstein travaille à accélérer la recherche sur l'énergie nucléaire et le développement de percées scientifiques qui pourraient ouvrir la voie à de nouvelles sources d'énergie atomique propres, potentiellement très compactes et sans résidus nocifs. Un vrai changement de paradigme.

Une précédente recherche de Fabrizio Carbone, en 2018, sur la contribution des éclairs d'électrons ultra-courts pour capter l'énergie nucléaire, a retenu toute l'attention de Ross Koningstein. "Le domaine du NEEC n’en est qu’à ses débuts. La première observation expérimentale du NEEC par C.J. Chiara et ses collègues n'a eu lieu que l'année dernière (article Nature), et a suscité un vif intérêt et des discussions", explique Ross Koningstein. Qui a invité Fabrizio Carbone et son équipe à collaborer avec Google pour créer un programme de recherche.

Ross Koningstein ajoute: "Certes, il existe un risque scientifique élevé que ces expériences ne réussissent pas. Mais les bénéfices potentiels valent clairement le pari de financer la proposition de cette équipe. Si les expériences peuvent démontrer que la stimulation de types spécifiques d'atomes résulte dans les changements souhaités, cela ouvre la voie à de futures sources d'énergie compactes. Nous sommes ravis de soutenir le travail ambitieux de Fabrizio Carbone et de son laboratoire à l'EPFL".

"Nous sommes enthousiastes et honorés de voir cette recherche financée par Google et de nous engager dans une collaboration ouverte avec les scientifiques de ce nouveau domaine", déclare le professeur. "Cela nous permettra de regarder là où personne n'a encore regardé. Nous essaierons d'atteindre l'énergie stockée dans le noyau des atomes avec de nouvelles méthodes basées sur notre aptitude, récemment développée, à modéliser la fonction d'onde des particules fondamentales en utilisant la lumière nanoconfinée. Jusqu'à présent, les expériences nucléaires à haute énergie se sont concentrées sur les collisions et les interactions entre les particules fondamentales, tout comme nous voyons dans le Ciel la façon dont la nature a créé les éléments et l'énergie. Dans notre laboratoire, nous avons montré que nous pouvons modifier les caractéristiques spatio-temporelles de leur fonction ondulatoire, et nous espérons l'utiliser pour affecter leurs interactions. Nous espérons que ce projet fournira à l'humanité de nouveaux outils écologiquement durables pour récolter de l'énergie."