Deux bourses prestigieuses décernées au Prof. Athanasios Nenes

Des capteurs mesurent la pollution de l'air intérieur.© istock, Suebsiri

Des capteurs mesurent la pollution de l'air intérieur.© istock, Suebsiri

Le responsable du Laboratoire des processus atmosphériques et leurs impacts (LAPI) a décroché des financements européens et suisses pour deux projets de recherche à large échelle. Le premier s’intéresse à l’impact de la pollution de l’air, des allergènes et des virus sur la santé des enfants. Le deuxième se concentre sur le rôle complexe du cycle du nitrate dans notre écosystème et ses effets sur la transition énergétique en Suisse.

Le professeur Athanasios Nenes et son équipe au sein du Laboratoire des processus atmosphériques et leurs impacts (LAPI)ont démarré en septembre un nouveau projet financé dans le cadre du programme Horizon de l’Union européenne. Baptisé SynAir-G, il réunit 21 institutions dont l’EPFL et l’Institute of Chemical Engineering Sciences (ICE-HT) de la Foundation for Research and Technology, Hellas (FORTH) auquel le professeur Athanasios Nenes est également affilié. L’EPFL bénéficiera pendant 4 ans d’un soutien de près de 400’000 frs sur un budget global de 6,6 millions. «Seuls six appels à propositions sur 150 ont été financés et le nôtre a obtenu la note maximale», se félicite Athanasios Nenes.

Prof. Athanasios Nenes© Alain Herzog

Projet SynAir-G

SynAir-G répond à une problématique de santé publique très concernante: l’impact sur les jeunes enfants des polluants qui flottent dans l’air intérieur. Ces polluants sont multiples et d’origines diverses, que ce soit des particules toxiques, des allergènes, des pollens, des spores fongiques, des bactéries ou encore des virus. Pour mesurer leurs interactions et les documenter, des capteurs vont être installés à large échelle dans des classes d’enfants âgés de 4 à 12 ans à travers l’Europe. De nouveaux capteurs seront spécialement mis au point dans le cadre de SynAir-G pour détecter les virus et d’autres modèles de pointe seront aussi utilisés pour les pollens et spores fongiques. «C’est la première fois qu’on analysera la synergie entre ces différents polluants et comment ils affectent la santé des enfants, détaille le scientifique. Cette démarche permettra d’identifier les sources d’exposition et les moyens à déployer pour les minimiser.»

Projet ReCLEAN

Dans un autre domaine d’exploration, l’équipe du LAPI va se lancer dans l’étude approfondie du cycle du nitrate en Suisse pendant trois ans à partir de janvier 2023. Ce projet nommé ReCLEAN s’inscrit dans une des initiatives conjointes pilotées par le Conseil des Écoles polytechniques fédérales (CEPF) dans le domaine stratégique Énergie, Climat et Durabilité environnementale. Elle vise à renforcer les synergies entre les institutions suisses. ReCLEAN réunit cinq centres de recherche pour un budget total de 4 millions. L’EPFL assure la direction du projet.

L’objectif est de quantifier globalement les flux d’azotes qui circulent entre l’air, le sol et l’eau. Certains types d’azotes sont à l’origine de problèmes environnementaux majeurs avec un impact direct sur la qualité de l’air, le climat, les écosystèmes et la santé. La récolte de ces données aidera notamment à prédire les effets de la transition énergétique et «présentera une compréhension inédite du cycle de l'azote en Suisse», ajoute Athanasios Nenes.

Le LAPI coordonnera le projet et effectuera des mesures et une modélisation de l'azote atmosphérique en collaboration avec l’Institut Paul Scherrer (PSI) et l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zurich) tandis que les autres institutions (ETH Zurich, l'Institut Fédéral Suisse des Sciences et Technologies de l’Eau (eawag), l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) se concentreront sur le sol et l'eau. Les liens avec des partenaires externes (l’Agroscope, le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (EMPA) et les autres parties prenantes) élargiront encore la portée et l'impact du projet.