Des prises intelligentes et écologiques

Mieux connaître et gérer sa consommation électrique grâce à quelques boîtiers fichés dans les prises murales, c’est un geste écologique à la portée de tous. Un moyen facile de devenir un consommateur actif. Mis au point par Laurent Fabre et Fabrizio Lo Conte, doctorants au Laboratoire d’électronique, ces modules intelligents communiquent entre eux par le réseau électrique, ce qui permet une installation simple et rapide. Adaptable, ce système peut être intégré dans tous les plafonniers ou directement à l’intérieur des prises murales des nouvelles habitations. Les doctorants ont obtenu le premier prix du trophée PERL, décerné pour la 8ème année par la Ville de Lausanne. Les 50'000 francs offerts aux vainqueurs vont leur permettre de développer leur start-up. Les informations sont transmises, en temps réel, à un software. Via une interface, qui peu prendre la forme d’un ordinateur, un petit écran, un Ipad ou un téléphone portable, chacun peut connaître la liste détaillée de sa consommation électrique, éteindre ou allumer les lampes et les appareils à distance et même décider d’une lumière tamisée dans certaines pièces. Le système prévoit également un indicateur qui vire au rouge lorsque la consommation est anormalement élevée.

Imaginons que toutes les prises soient équipées de ces petits boîtiers. On peut alors connaître en temps réel, ou presque, la consommation d’un immeuble, d’un quartier, d’une ville, voire d’un pays. «La technologie développée par Laurent Fabre et Fabrizio Lo Conte est le premier maillon d’un vaste réseau de gestion responsable de l’énergie », souligne Maher Kayal, directeur du laboratoire. Le réseau d’électricité devient intelligent: le but est d’optimiser le rapport entre l’offre et la demande au moyen des technologies électroniques.

De nombreuses recherches sont menées sur le sujet, aussi connu sous le nom de « smartgrid ». Mais le Laboratoire d’électronique vise encore plus loin. Il travaille à mettre ce réseau sur une minuscule puce qui permettra de gérer ces informations quasiment en temps réel pour un coût moins élevé que les installations actuelles. «Cette technologie permettra d’utiliser d’avantage les énergies renouvelables, projette le professeur car elles s’adaptent facilement à la demande. Contrairement aux centrales nucléaires pour lesquelles une anticipation, planifiée bien à l’avance, est nécessaire pour adapter la production. »

Le second prix à Mindmaze
Le second prix du trophée PERL, 20'000 francs revient également à un doctorant de l’EPFL. Tadi Tej, du Laboratoire de neurosciences cognitives, travaille sur un appareillage permettant aux victimes d’une lésion cérébrale d’effectuer des exercices quotidiens via la réalité virtuelle. Le « nano » de Mindmaze, un masque accompagné d’électrodes, permet au patient de récupérer des fonctions essentielles telles que la marche, le langage, ou l’habileté manuelle en pratiquant sa rééducation à la maison. La start up prévoit de vendre le système en Suisse dès cette année.