Découvrir un pan de la Suisse via un repas et une activité

Reza Soleimanzadeh Ardebili et Bastien Rojanawisut © Alain Herzog

Reza Soleimanzadeh Ardebili et Bastien Rojanawisut © Alain Herzog

Avec le projet ConneXion, l’EPFL souhaite encourager l’échange culturel entre ses étudiants/es, chercheurs/ses étrangers/ères et la population locale.

«Dès que je suis arrivé en Suisse, j’ai souhaité rencontrer des gens d’ici pour mieux découvrir la culture du pays, mais cela s’est avéré très difficile.» Doctorant à l’EPFL en troisième année du programme génie électrique, Reza Soleimanzadeh Ardebili est Iranien. Établi à Lausanne depuis le début de son doctorat, il a très rapidement constaté que la Suisse fait partie des pays où se faire des amis du coin relève du défi. «Cela m’a étonné, car en Iran nous avons un sens de l’hospitalité très prononcé.»

Pour connaître des gens en dehors du cercle des expatriés Iraniens étudiant à l’EPFL, Reza a donc décidé de s’inscrire au projet ConneXion. Un projet initié par Alexandre Mayor, aumônier actif sur le campus de l’EPFL, dans le but de favoriser un échange culturel entre les personnes étrangères étudiant et/ou travaillant sur le campus et la population locale. Ceci par le biais du partage d’un repas et d’une activité. ConneXion est né suite à plusieurs discussions avec des doctorants/es étrangers/ères mais s’adresse à tous les élèves et chercheurs/euses intéressés/ées. «Pour beaucoup d’entre eux, venir s’installer en Suisse n’est pas simple et c’est sans compter sur les exigences liées au travail de doctorat qui peuvent causer du stress supplémentaire. Il est donc important de les aider dans leur intégration», relève Alexandre Mayor.

Un projet ouvert à tous

Du côté de la population locale, pas besoin de faire partie de l’EPFL pour participer. La seule condition est d’être installé en Suisse depuis assez d’années pour pouvoir partager un pan de la culture du pays. Les personnes intéressées s’inscrivent via un formulaire online (lien pour les personnes résidant en Suisse, lien pour les personnes venant de l'étranger) puis l’aumônerie se charge de former des duos. Ensuite, les personnes conviennent d’un rendez-vous selon leur emploi du temps. «C’est bénéfique des deux côtés, ces rencontres représentent une petite aventure sans voyager, souligne Alexandre Mayor. Et après le repas et la sortie, libre à chacune et chacun de rester en contact ou non.» Actuellement, une trentaine de doctorants/es étrangers/ères se sont inscrits/es au programme, et plus d’une vingtaine d’habitantes et habitants établis de longue date dans la région.

«J’ai effectué une année de Bachelor en Suède, je ne connaissais personne et je me suis rendu compte de la difficulté de rencontrer des gens du pays, lorsque tu es installé à un endroit, tu as ton cercle d’amis et tu n’as pas besoin de l’élargir» analyse Bastien Rojanawisut qui a présenté à Reza quelques aspects de son quotidien lausannois. Détenteur d’un Master en mathématiques de l’EPFL, Bastien Rojanawisut travaille désormais pour l’entreprise Bestmile, active dans le domaine de la mobilité autonome. Né d’un père thaïlandais et d’une mère suisse, il apprécie évoluer dans un environnement international et multiculturel, d’où son envie de participer au projet.

Au vu de leurs emplois du temps chargés, Bastien et Reza n’ont pas beaucoup échangé depuis leur première rencontre, mais ils sont restés en contact et participent parfois à des événements communs. «Ce projet montre aux Suisses que les étrangers ne sont pas des gens effrayants, rigole Reza et il permet aux étrangers de mieux découvrir les us et coutumes suisses.» Ce qui a le plus intrigué Reza à son arrivée dans le pays? «La bise trois fois pour saluer les gens. En Iran nous faisons aussi la bise, mais seulement entre personnes du même genre, à l'exception de la mère ou de la soeur. Sinon, j'ai aussi été surpris par le nombre de bars, en Iran nous n’en avons pas.»