Carmen Sandi, la cheffe d'orchestre, la bonne humeur et le cerveau

© Christian Brun/ 2018 EPFL

© Christian Brun/ 2018 EPFL

Paroles de profs (2/5) Chaque jour jusqu'à la Journée de l'éducation, une lauréate ou un lauréat d’une polysphère replonge dans sa vie d’écolière ou d'écolier, d’étudiante ou d'étudiant et nous partage sa vision de l’éducation. Aujourd’hui, Carmen Sandi, professeure à la Faculté des Sciences de la vie.

En automne dernier, l’association des étudiants de l’EPFL (Agepoly) a remis les polysphères. Ces prix, décernés par le corps étudiant, récompensent les enseignantes et enseignants dont l’approche pédagogique se distingue. Interview avec Carmen Sandi, professeure en charge du Laboratoire de génétique comportementale.

Un souvenir des bancs d’école ?

J’en ai beaucoup. Plusieurs d’entre eux sont liés au plaisir ressenti lorsque des enseignants posaient des questions difficiles pour lesquelles il était nécessaire d’élaborer une réponse et pas simplement de répéter quelque chose appris par cœur.

Dans votre cartable il y avait…

Tous les matins j’avais dans mon sac d’école un délicieux sandwich fait maison, ce qui me rendait assez populaire parmi mes camarades de classe (qui avaient envie de le déguster).

La voisine ou le voisin de table idéal ?

Une personne avide d’apprendre, de découvrir, de partager…. à condition qu’elle soit généralement de bonne humeur.

L’enseignante ou l'enseignant qui vous a inspiré ?

Une enseignante que j’ai eue lorsque j’avais neuf-dix ans. En guise de récompense, elle offrait aux élèves ayant eu d’excellents résultats la possibilité de passer du temps dans la salle de musique et d’y jouer n’importe quel instrument.

Et fait transpirer ?

Je ne me rappelle de personne en particulier.

En classe vous êtes une actrice, une gladiatrice, une dompteuse ?

Chaque année j’ai des classes qui se comportent de manière très différente. J’ai l’impression que je dois m’adapter aux comportements de ces diverses cohortes d’étudiants. Cependant, je n’aime aucun des rôles mentionnés. Je préfère me voir en classe comme une cheffe d’orchestre.

Vous préférez prendre ou donner des leçons?

J’apprécie les deux ; difficile de choisir. Mais si je dois faire un choix, je préfère probablement prendre des leçons, je suis toujours heureuse d’apprendre de quelqu’un d’autre.

Un bon point?

Pouvoir suivre ma vocation pour les neurosciences et étudier comment le cerveau produit le comportement, comme un chemin naturel dans la vie.

Une ombre au tableau ?

Ce n’est pas vraiment une ombre au tableau, mais d’une certaine façon la lenteur des découvertes dans la recherche. C’est normal car la recherche prend du temps, mais cela représente parfois un défi pour ma personnalité plutôt impatiente.

Votre définition de l’éducation?

Un processus qui dure toute la vie où les connaissances et les compétences sont partagées dans l’objectif d’améliorer les capacités de chacun.