Bon appétit !

© Claudia Melcarne

© Claudia Melcarne

Chaque mois, nous vous racontons l’histoire d’une photo qui illustre la science à l’EPFL. Voulez-vous participer ? Nous publions les meilleures contributions envoyées à [email protected]. Publication non garantie.

Le cliché capturé par Claudia Melcarne raconte une scène d’une cruauté quasi insoutenable. Avec son allure de myrtille givrée, on ne reconnaît pas une des bactéries les plus redoutables: le staphylocoque doré. Mais le plus fort dans ce combat, car c’est de cela qu’il s’agit, n’est pas celui que l’on croit. Les Staphylococci aurei sont en train de sombrer dans ce magma qui finira par les absorber et les détruire. En biologie, ce processus s’appelle la phagocytose. C’est ainsi que les systèmes immunitaires de nombre d’êtres vivants se débarrassent des assaillants.

La doctorante travaille dans le laboratoire du professeur Bruno Lemaitre, spécialiste du système immunitaire. Il l’étudie à travers la mouche drosophile, un précieux insecte qui permet souvent de simplifier la compréhension de processus similaires chez l’humain. Le magma rouge n’est autre que du «sang» de drosophile, l’hémolymphe, dans lequel circulent les cellules hémocytes, l’équivalent de nos globules blancs.

«Cette photo permet de voir une des phases d’englobement des bactéries, précise Claudia Melcarne. Grâce à des récepteurs situés sur leurs membranes, les hémocytes sont capables de reconnaître les bactéries et, pour les éliminer, ils vont les englober à l’aide des filaments que l’on voit apparaître.»

Si le processus est dynamique, la scène a été figée sur une lame à l’aide de produits, afin de réaliser le cliché. Une première pour une telle scène de phagocytose chez la drosophile, possible grâce aussi au BioEM Facility de l’EPFL. Le microscope a agrandi 10'000 fois la scène réelle. Quant aux couleurs, elles résultent du pinceau de Photoshop.