Biologiste et ingénieur, le nouvel étudiant

Dispositif intégré micro-fluidique complexe, destiné à l’exécution "on-chip" de manipulations automatisées en biochimie des protéines

Dispositif intégré micro-fluidique complexe, destiné à l’exécution "on-chip" de manipulations automatisées en biochimie des protéines

Cette année, deux Facultés de l’EPFL proposent un master conjoint. L’occasion pour les étudiants de suivre une formation interdisciplinaire, entre biologie et ingénierie.

Ce nouveau master résulte d’un changement de paradigme en termes de formation. En réunissant les facultés des sciences de la vie et d’ingénierie, le programme mis sur pied par William Pralong vise un programme réellement interdisciplinaire. L’EPFL est une des seules universités au monde avec le MIT et Stanford à proposer une maîtrise combinant, à parts égales, les deux domaines. Le but : mettre au point des techniques permettant de découvrir ou créer de toutes pièces de nouveaux organismes ou molécules.

Modéliser de nouveaux organismes
Pour le professeur Jeffrey Hubbell, directeur de l'Institut de bioingénierie interfacultaire de l'EPFL, «nous sommes arrivés à un stade de connaissances en biologie quantitative qui nous permet de voir plus loin et d’orienter nos recherches vers la modélisation de nouveaux organismes. »

Grâce à des programmes scientifiques comme le human genome project, les biologistes disposent d’une énorme masse d’informations à traiter. Ces données doivent être classées, ce qui nécessite des outils performant d’analyse quantitative.

Les biologistes de l’EPFL se tournent souvent vers l’ingénierie. C’est notamment le cas pour Sebastian Maerkl. Ses travaux en micro-fluidique permettent une classification plus aisée de l’information. Grâce aux micro-puces développées dans son laboratoire, les chercheurs peuvent exécuter des milliers d’expériences, plus rapidement et précisément qu’auparavant. Ces puces programmables contiennent plus de 700 canaux par centimètre carré, et permettent toutes sortes d’investigations, par exemple observer des centaines de cellules de levure au niveau individuel.

En systématisant cette masse d’informations, il est notamment possible de créer des organismes artificiels. Par exemple, les étudiants de l’EPFL ont participé à la compétition internationale de machines génétiquement modifiées (iGEM). Ils ont présenté leurs travaux autour d’une protéine génétiquement modifiée, rendue sensible à la lumière. Ces protéines, une fois activées sous la lumière, induisent l’expression d’un gène spécifique – un interrupteur biologique, en quelque sorte, activable au moyen d’une simple ampoule électrique.

Une nouvelle lignée d’ingénieurs
Le Master en bioingénierie existe depuis 2007. La Faculté STI vient d’en rejoindre la direction, dans le but d’en renforcer l’approche technologique. Le curriculum a été complété par plusieurs cours en ingénierie.

«Ce nouveau programme reflète notre volonté de cultiver les approches multidisciplinaires dans les domaines de la formation et de la recherche, en biologie mais aussi pour l’Ecole toute entière, explique Didier Trono, Doyen des Sciences de la vie. A l’image des étudiants en master des sciences et technologies du vivant, ceux qui poursuivent le master en bioingénierie recevront une formation fondamentale en sciences de la vie, tout en développant parallèlement des compétences pointues dans plusieurs domaines de l’ingénierie. Par la suite, ils pourront intégrer ces connaissances à travers des projets concrets en laboratoire. Ensemble, les diplômés de nos deux programmes constituent une nouvelle lignée d'ingénieurs en sciences de la vie, qui seront prêts à relever les défis liés à la biologie de notre planète dans les décennies à venir."


Auteur: Michael David Mitchell

Source: EPFL