A quoi ressembleront les villes suisses en 2050 ?

Praille Acacias Vernets à Genève © Archigraphie / PAV

Praille Acacias Vernets à Genève © Archigraphie / PAV

Dans le cadre de sa série estivale consacrée à la Suisse de demain, le journal Le Temps consacre un article aux enjeux urbains liés à la recherche d'un équilibre entre densité et perméabilité. Cette double page, pour laquelle le Prof. Emmanuel Rey et la Dr. Martine Laprise du Laboratoire d’architecture et technologies durables (LAST) ont été interviewés, est l'occasion d'aborder en détail plusieurs questions clés pour le futur des villes telles que la régénération urbaine, la transformation des bâtiments existants, la transition écologique et l'adaptation au changement climatique.

Malgré tous les efforts entrepris depuis le début du siècle pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, force est de constater que leur inflexion se fait malheureusement toujours attendre. Au défi de la protection du climat s’ajoute ainsi dorénavant celui de l’adaptation de nos cadres de vie aux conséquences de son dérèglement. Accueillant la majorité des habitants et emplois, les villes et agglomérations sont en première ligne de l’adaptation climatique, d’autant plus qu’en raison de l’effet d’îlot de chaleur urbain, elles se réchauffent davantage que les campagnes environnantes.

Cela signifie que de multiples adaptations sont à venir, en matière de coordination entre le bâti et les mobilités décarbonées, de végétalisation et arborisation, de gestion écologique des eaux, ainsi que d’amélioration des espaces publics, communs et paysagers. Il n’y a cependant pas de recettes à appliquer partout pour y parvenir, car il s’agit de prendre en compte finement les spécificités de chaque lieu dans le projet urbain et architectural. Face à une évolution climatique à l’ampleur incertaine, de multiples mesures d’adaptation sont en revanche déjà clairement identifiées pour agir favorablement sur les espaces bâtis, publics et paysagers.

L’acclimatation low-tech des bâtiments, en particulier le soin apporté à ceux déjà existants, la déminéralisation des revêtements urbains, le renforcement des maillages fertiles - on parle de « maillage bleu » pour l’eau et de « maillage vert » pour la végétation - la préservation des corridors d’air frais, l’arborisation des espaces publics, la création d’îlots de fraîcheur ou l’augmentation significative de la canopée urbaine sont autant de pistes concrètes permettant d’anticiper ces enjeux incontournables pour les villes d’ici à 2050.