"Venice Time Machine": la Cité des Doges modélisée

© creative commons: Veduta del Palazzo Ducale di Venezia

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L’EPFL et l’université Ca' Foscari créent un programme transdisciplinaire en faveur de l’éducation et de la recherche. Les arts et les sciences s’unissent pour explorer la ville de Venise.

L’EPFL et l’université Ca’ Foscari ont lancé un centre transdisciplinaire pour l’éducation et la recherche à Venise, dans les domaines des arts et des sciences. C’est la ville même de Venise qui deviendra le sujet d’étude du programme de recherche Venice Time Machine – simulation historique et géographique de l’une des villes les plus documentées au monde. Ce projet sera mené en collaboration avec Telecom Italia, le premier partenaire industriel du Centre, qui accueillera les bureaux et le laboratoire au sein de son Telecom Future Center – un centre de recherche sur le rôle des télécommunications pour le développement économique. Pour l’heure, la création du Centre repose sur un échange de compétences et d’infrastructures entre les différents partenaires. A terme, ces derniers comptent trouver des financements afin d’assurer la réalisation de projets ambitieux et innovants.

L’accord, signé aujourd’hui par Patrick Aebischer, président de l’EPFL et Carlo Carraro, président de l’université Ca' Foscari, marque les premiers pas du développement d’un centre de recherches à Venise, au cours des prochaines années, dédié aux humanités digitales et aux villes futures, sous le nom de Digital Humanities Venice (DHV). A cette occasion, les deux universités ont lancé un partenariat industriel avec Telecom Italia, en présence de son président Franco Bernabè. Etaient également présents le ministre italien de l’éducation et de la recherche, Francesco Profumo, ainsi que le secrétaire d’état suisse à l’éducation, àla recherche et à l’innovation, Mauro Dell’Ambrogio.

La création de ce centre conjoint entre l’EPFL et Ca’ Foscari repose sur un échange de compétences et d’infrastructures. Les chercheurs des deux universités et de Telecom Italia commenceront une collaboration basée sur des études spécifiques, avec les premiers étudiants de Master attendus en 2014. Les trois acteurs comptent trouver d’autres sources de financements et inclure d’autres partenaires, afin d’assurer le développement du programme Venice Time Machine, et de renforcer la présence de l’EPFL dans la Cité des Doges.

Une machine à remonter dans l’histoire de Venise
Le DHV concentrera ses premiers efforts sur un programme général intitulé le Venice Time Machine. Cette simulation intégrative de Venise a pour but de reconstruire le passé de la ville, d’offrir une meilleure compréhension de son présent et d’anticiper son futur. Ce programme ambitieux sera consacré à la numérisation et à la conservation des archives ainsi qu’à l’organisation de grandes masses de données, dans le but de concevoir des techniques de visualisation telles que des cartes interactives en trois dimensions, ainsi que des mises en scène muséographiques.


Durant la première phase du projet, qui commencera cette année et durera quatre années supplémentaires, de petites équipes de chercheurs se pencheront sur Venise et son réseau historique européen. Le programme réunira chercheurs vénitiens et lausannois, dans des domaines aussi divers que l’informatique, l’histoire de l’art, la musicologie, l’architecture, la géophysique et même les neuroscience. Ensemble, ils établiront durant ces prochains mois la feuille de route technologique et logistique du projet.

Des sources de données variées jusqu’à la simulation complète
Pendant des siècles, Venise a été le carrefour économique de l’Europe et une porte vers l’Orient, alors qu’elle dominait la Méditerranée. Le rôle central qui fut le sien en Europe fait de la Cité des Doges une vraie mine d’informations pour les historiens, qu’ils soient spécialisés dans l’économie, les mœurs, l’art ou la musique. Ses gigantesques archives couvrent une période allant du IXe siècle à nos jours. Une incomparable fenêtre historique sur la vie quotidienne. Plus que n’importe où, on trouve dans les archives vénitiennes une considérable diversité d’informations, du prix d’un kilo de poisson au Xe siècle à la valeur du mobilier d’un palace au XVIIe siècle.

La digitalisation de centaines de kilomètres de rayonnage d’archives est en soi une énorme tâche. Le travail a d’ores et déjà commencé. En termes de gestion de données ou de reconnaissance d’image et de texte, notamment, le projet représente un véritable défi. Pour le relever, le Venice Time Machine a précisément pour ambition de fédérer les deux universités et des partenaires industriels. Afin de comprendre les interactions complexes entre l’art, l’architecture et le commerce à Venise, le programme Venice Time Machine modélisera le réseau que la ville avait tissé sur toute la Méditerranée.

Une plateforme d’enseignement transdisciplinaire et internationale
À partir du mois de septembre 2014, un groupe d’étudiants titulaires d’un Bachelor en sciences humaines, en ingénierie ou en informatique sera sélectionné pour participer à un programme de Master commun aux deux universités. Ces étudiants de Master partageront leur temps entre les deux universités. En fonction de leur projet, leur dernier semestre d’études se déroulera à Lausanne, à Venise ou dans une autre université partenaire. Dans les années à venir, la sélection des étudiants sera déterminée partiellement par des cours massifs en ligne. Réservés aux étudiants de dernière année de Bachelor, ces cours serviront de préparation pour la plateforme transdisciplinaire DHV.


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Les humanités digitales à l’EPFL
Les humanités digitales sont un domaine interdisciplinaire, qui s’appuie sur des méthodes informatiques pour mener des recherches dans les sciences humaines. Le Laboratoire d’humanités digitales (DHLAB), fondé en 2012 par Frédéric Kaplan, développe de nouvelles approches pour redécouvrir le passé et anticiper le futur. Les projets dirigés dans le laboratoire varient de l’élaboration de cartes interactives de sites historiques, à l’étude de la manière dont les algorithmes transforment notre façon d’écrire. Frédéric Kaplan et Andrea Rinaldo (Laboratoire d’écohydrologie, Faculté ENAC) joueront un rôle de premier plan dans le développement du projet Digital Humanities and Future Cities à Venise. D’autres chercheurs de l’EPFL, spécialisés dans de nombreuses autres disciplines, collaboreront aux humanités digitales de l’EPFL en général, et au programme Venice Time Machine en particulier:


Karl Aberer (Laboratoire de systèmes d’information répartis, IC), Olaf Blanke (Centre de Neuroprothèses, SV), Pascal Fua (Laboratoire de vision par ordinateur, IC), Matthias Grossglauser (Faculté informatique et communication, IC), Sabine Süsstrunk (Image et représentation visuelle, IC), Pierre Dillenbourg (Pédagogie, IC), Nicolas Henchoz (EPFL+ECAL Lab), Pierre Frey (Archives de la construction moderne, ENAC), François Golay (Laboratoire de systèmes d’information géographique, ENAC), Jacques Levy (Géographie, ENAC), Mark Pauly (Laboratoire d’informatique graphique et géométrique, IC).



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© 2013 EPFL
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© Università Ca' Foscari
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© 2013 EPFL
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Franco Bernabè, Carlo Carraro, Patrick Aebischer
Franco Bernabè, Carlo Carraro, Patrick Aebischer

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