Une chaire pour l'écologie urbaine et les espaces de vie durables

© Vincent Callebaut Architecte

© Vincent Callebaut Architecte

Concentrant près de la moitié de la population humaine, les villes d’aujourd’hui offrent des champs d’observation et d’études inédits pour toutes les questions environnementales et de développement durable. La nouvelle chaire de la Faculté ENAC aura pour but de les explorer dans le contexte urbain en Suisse et au-delà dès l’automne 2015.

La moitié de la population mondiale vit désormais dans les villes. C’est là également que 50% de toute l’énergie planétaire est consommée. Les centres urbains jouent donc, plus que jamais et à de multiples niveaux, un rôle capital dans l’avenir de l’environnement. Afin d’étudier tous les aspects de cette nouvelle donne et de ses implications en Suisse et ailleurs, une nouvelle chaire en écologie urbaine et espaces de vie durables sera créée à l’EPFL dès l’automne 2015. Financée par la Mobilière, société spécialisée en assurances et prévoyance, et avec l’idée de promouvoir les carrières académiques féminines, cette chaire fera partie de la Faculté environnement naturel, architectural et construit (ENAC).

«Cette chaire nous donne la chance d’observer et de comprendre les interactions existant entre la qualité de vie et la croissance des villes, et ainsi d’anticiper les problèmes que pourrait soulever à l’avenir la vie en société dans les centres urbains», explique Markus Hongler, CEO de la Mobilière.
Les villes importent, transforment ou rejettent chaque jour d’énormes quantités de denrées, de déchets et de polluants. Elles génèrent des milliers de déplacements, sont en perpétuelle construction et s’agrandissent sans cesse. Elles recèlent également une importante biodiversité tant végétale qu’animale, ainsi que de nombreuses ressources énergétiques ou souterraines. Qu’il s’agisse de préservation du patrimoine construit ou naturel, les villes sont donc au cœur du débat en matière de développement durable. Porteuse à la fois des problèmes et des solutions, les cités apparaissent comme autant de laboratoires permettant d’observer aussi bien nos manières de vivre que celles de les rendre compatibles avec la viabilité de notre planète.

Une nouvelle discipline
«Cette chaire vient combler un vide en matière de recherche, en permettant de mieux comprendre et d’améliorer le bien-être dans les villes, commente Marilyne Andersen, doyenne de la faculté ENAC. A la croisée de plusieurs disciplines, telles que les sciences environnementales, l’architecture et l’urbanisme dans le contexte du développement urbain en Suisse, elle offre l’opportunité de définir comment mieux vivre ensemble et interagir aussi bien dans nos environnements construits que naturels.»

Face aux défis climatiques d’aujourd’hui, une toute nouvelle discipline apparaît, dont le but est de décoder les mécanismes de fonctionnement des villes, ainsi que l’équilibre délicat entre bien-être de leurs habitants et impératifs de l’environnement. La définition de nouveaux modèles et outils d’observation est également nécessaire. Ceux-ci devront permettre d’analyser des champs d’étude encore peu défrichés, tels que les habitudes de mobilité humaine ou les micro-climats urbains. Ils devront également intégrer à la fois des données historiques et prédictives afin d’offrir par exemple une compréhension plus précise des mécanismes d’expansion des banlieues. Ces modèles feront également appel tant aux sciences sociales qu’à la technologie.

La Chaire la Mobilière s’insérera dans la faculté ENAC, qui offre déjà une large palette d’expertises en urbanisme, conception de bâtiments haute-performance, conservation d’édifices sensibles, analyse de mobilité, gestion énergétique, réduction et valorisation des déchets, protection des ressources naturelles, etc. Des connections et collaborations seront également établies avec la nouvelle antenne fribourgeoise de l’EPFL, le Smart Living Lab (SLL), qui sera un centre spécialisé dans la recherche sur le bâtiment du futur.