Trois spin-off sur le podium des meilleures start-up suisses

© Thinkstock

© Thinkstock

L.E.S.S., Abionic et Flyability : les trois entreprises en tête du classement des 100 start-up suisses les plus prometteuses sont issues des laboratoires de l’EPFL. Ce concours dont le résultat a été rendu public hier soir est mis sur pieds par les responsables de l’organisation de soutien aux start-up suisses IFJ (Institut für Jungunternehmen).

De seconde l’année passée, L.E.S.S. grimpe cette année au sommet du classement des start-up suisses, rendu public hier soir. Destiné aux entreprises créées il y a moins de cinq ans, ce palmarès est établi par un pannel de 100 experts du domaine: investisseurs en capital risque, business angels ou responsables de fonds d’aide au démarrage.

Le gain de ce concours ne se calcule pas en retombée financière immédiate, mais en visibilité sur la scène suisse et internationale. «De nombreux Venture capitalists ou Business Angels suisses comme étrangers commencent à citer ce classement en référence», souligne Jordi Montserrat, l’un des organisateur du concours. Cet événement, qui existe depuis cinq ans, a également l’avantage de mettre en évidence sur le plan international la qualité et la diversité de l’ensemble des start-up suisses.

Qu’a donc L.E.S.S. de particulier pour parvenir à la plus haute marche du podium ? «Elle a gagné, tout comme Abionic et Flyability, en renommée et en crédibilité », souligne l’organisateur. Ces start-up ont en effet levé des fonds, et remporté divers prix et récompenses, qui les ont mis en évidence. Certains critères sont objectifs: qualité du produit, motivation des porteurs du projet, grandeur du marché potentiel. Mais la réussite des jeunes entreprises innovantes tient également beaucoup à la personnalité du fondateur et à la manière dont il sait s’entourer et se présenter. C’est donc sur leur expérience et leur intuition que les experts ont choisi. Egalement issues de l’EPFL, Lunaphore, Faceshift (rachetée depuis peu par Apple, selon la rumeur) Scantrust, Actlight et Gamaya figurent également dans les 20 premières.

Les trois start-up sur le podium :

L’éclairage technique de demain
La fibre nanoactive développée par L.E.S.S., aussi fine qu’un cheveu, permet de réduire de manière conséquente la dépense énergétique liée au rétroéclairage d’écrans, au contrôle d’une chaîne de production à haute cadence ou encore à l’éclairage destiné à l’automobile. Elle pourrait, d’après ses concepteurs, bientôt remplacer la technologie LED pour les éclairages techniques. Une levée de fonds de 3 millions obtenue cette année permet à cette spin-off de l’EPFL, créée en 2012, de commencer à augmenter ses volumes de production en réponse à la demande croissante de clients clés au Japon, en Allemagne et en Suisse notamment.

Détecter les allergies en quelques minutes
L’appareil à détecter les allergies développé par Abionic est prêt à franchir la porte des cabinets médicaux. Quelques gouttes de sang du patient sont aditionnées d’un fluide puis déposées sur de petites capsules contenant des allergènes. Disposées sur un disque au format d’un CD, ces préparations sont ensuite analysées grâce à un laser en moins de 10 minutes. Elles donnent également le degré d’allergie. Le système d’Abionic, créée en 2011, est d’ores et déjà en phase de commercialisation. L’obtention d’une reconnaissance de la FDA (Food and drugs administration) qui devrait arriver d’ici quelques mois pourrait même lui ouvrir les portes du marché américain.

Le drone qui rebondit contre les obstacles
Flyability fait son entrée directement à la troisième place, alors que les deux premières figuraient à la 2e et 3e place du classement 2014. Gimball, le drone qu’elle développe, est inspiré des insectes et ne craint pas les collisions. Il rebondit grâce à une petite cage sphérique qui l’entoure. Ce robot volant, sorti des laboratoires l’année dernière, peut être envoyé dans des endroits difficiles d’accès en cas de catastrophe, par exemple pour filmer l’environnement grâce à sa caméra embarquée et donner de précieuses informations aux sauveteurs. Ces applications pour des missions de sauvetage ont déjà séduit cette année le jury du concours « Drones for good » des Emirats Arabes Unis, doté d’un million de dollars.

Ce classement a été créé en 2011 par les responsables romand et alémanique de l’Institut für Jungunternehmen (IFJ). Ce dernier propose un vaste pannel de cours et d’expériences sur le terrain (Venture Kick, venturelab, venture leaders….) au start-up suisses issues des hautes écoles. Le bureau de presse lucernois Niedermann est coinitiateur du projet et partenaire dans la réalisation du classement PME Magazine et Handelszeitung sont partenaires du TOP100 et proposent une édition spéciale sur le classement disponible sur www.startup.ch/top100