"Réparations". La réhabilitation des Tours EDF et d'autres projets

© Martin Argyroglo, TSAM, 2016 EPFL

© Martin Argyroglo, TSAM, 2016 EPFL

Conférence de Paul Chemetov, architecte, AUA Paris, dans le cadre du cycle TSAM-Docomomo Switzerland

« L’architecture contemporaine est mal aimée ».
Les journées du patrimoine témoignent de l’engouement pour les bâtiments antérieurs à l’âge industriel, comme à l’âge démocratique. Dans ce climat, « réparer » des bâtiments contemporains sans les dénaturer prolonge l’aphorisme d’Aurelio Galfetti : « Conserver c’est aussi transformer », proposition que l’on peut aussi inverser.
Il faut pour y parvenir que l’intervention nouvelle soit matériellement et formellement identifiable, qu’elle soit réversible, sans pastiche et sans dommage pour l’état ancien.
Les interventions de Paul Chemetov au Muséum d’histoire naturelle, à l’imprimerie de l’Illustration ou encore à la médiathèque de Chartres en témoignent, comme la réhabilitation des Tours EDF de l’Atelier de Montrouge à Ivry-sur-Seine (1967). Les visiteurs actuels trouvent ces bâtiments plus conformes à ce qu’ils auraient du être. Les architectes de la restauration les ont, en quelque sorte, révélés pour ce qu’ils avaient d’essentiel et d’iconique.
C’est aussi le cas de l’intervention de Robain et Guieysse sur le centre administratif de Pantin, reconverti en Centre national de la danse. L’actualité de l’œuvre emblématique de Paul Chemetov le montre bien : dans la majorité des cas les bâtiments contemporains sont menacés comme à Saint-Ouen ou Les briques rouges à Vigneux-sur-Seine, malgré leur reconnaissance grâce au label Patrimoine du XXe siècle, voire détruits comme à Courcouronnes.
« Pour me consoler », écrit Paul Chemetov, « je cite la maison Sterckeman à Avelin qui est désormais inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Les mésaventures récentes de la Grand Arche montrent cependant que l’État n’assume pas sa propre modernité… ».

Paul Chemetov est architecte co-fondateur de l’A.U.A. (architectes urbanistes associés) et professeur à l’École Nationale des Ponts et Chaussées jusqu’en 1989. Figure marquante de l’architecture contemporaine française, il reçoit en 1980 le Grand Prix National d’Architecture en raison du caractère exceptionnel de sa production.

lundi 31 octobre 2016
18h30

ARCHIZOOM - Project Room
foyer du bâtiment SG, EPF Lausanne