Rencontre avec le nouveau directeur du CECAM
Le Professeur Dominic John Tildesley est le nouveau directeur du Centre Européen de Calcul Atomique et Moléculaire (CECAM) de l’EPFL. Il possède une expérience solide dans le domaine du calcul scientifique et de la simulation moléculaire à grande échelle. Avec ses connaissances spécialisées, il apporte une nouvelle vision pour le centre.
Le 1er janvier 2013, le Professeur Tildesley a été nommé directeur du CECAM, le Centre Européen de Calcul Atomique et Moléculaire. Titulaire d’un doctorat sur la théorie des liquides (Liquide State Theory) de l’Université d’Oxford au Royaume Uni, il a effectué ses études postdoctorales aux États-Unis, à l’université Cornell et à l’université d’État de Pennsylvanie. De retour au Royaume Uni, il a travaillé à l’Université de Southampton et à l’Imperial College de Londres avant de rejoindre la compagnie Unilever en 1998. Après l’annonce de sa retraite chez Unilever et alors qu’il cherchait un nouveau challenge, le Professeur Tildesley a postulé et s’est vu offrir le poste de directeur du CECAM à l’EPFL.
Passionné de modélisation mathématique, Dominic Tildesley a d’abord été fasciné par la programmation lorsqu’il était étudiant de premier cycle dans les années 1970, lors d'un emploi d’été chez IBM. Il restait alors souvent tard après sa journée de travail pour étudier des projets personnels et développer ses compétences dans le domaine du langage APL. Après l’obtention de son bachelor, il a préféré combiner la programmation avec les aspects plus théoriques de la chimie et décide d’explorer la mécanique statistique plutôt que d’emprunter des voies plus traditionnelles pour les calculs de structures électroniques.
Les recherches du Dominic Tildesley ont porté, dans un premier temps, sur la modélisation des liquides et des polymères en relation avec les interfaces, mais s'étendent à présent à des phénomènes à grande échelle comme la lubrification. Ce domaine a connu une révolution ces cinquante dernières années grâce aux énormes progrès réalisés sur les logiciels et le matériel utilisé. Ces progrès ont rendu possible le calcul de propriétés matérielles, par ex. les propriétés optiques des points quantiques ou le comportement des protéines membranaires. Il est également possible de modéliser la dynamique quantique, par ex. la réalisation et la rupture des liaisons chimiques dans une réaction enzymatique, ou des dislocations sur une surface de métal. De plus, les modélisateurs apprennent à progresser finement à l'échelle atomique ou plus largement comme c’est le cas pour les processus bactériens ou la propagation d’une fissure dans l’aile d’un aéronef.
La mission du CECAM est de promouvoir la recherche en appliquant des méthodes informatiques efficaces à des problèmes concernant la science et la technologie. Mais elle ne s’arrête pas là. Selon Dominic Tildesley: « Le CECAM est principalement concerné par la connaissance et le transfert de connaissance à un haut niveau. Il forme un réseau de personnes à travers l’Europe qui collaborent et organisent des groupes de travail dans ces domaines de pointe – pour discuter et illustrer l’avancement des recherches, définir quels sont les obstacles et de quelle manière il serait possible de les surmonter».
Ce réseau constitue la force motrice du Professeur Tildesley dans sa vision du futur pour le CECAM: « Je veux regrouper les liens existant au sein du CECAM et créer une organisation qui devienne plus grande que la somme de ses parties.» Il commence à s’intéresser plus largement aux besoins des jeunes chercheurs en matière de formation en Europe, et dans la mesure du possible, à l'aide apportée à l'industrie dans son programme de croissance pour la modélisation. Enfin, il envisage que le CECAM devienne un partenaire de confiance en lien avec des organismes de financement et propose des conseils clairs et probants, ainsi qu’un support en termes de création d’une feuille de route pour la modélisation en Europe.
Et que pense le directeur du CECAM de son nouveau travail ? «C’est un bel endroit pour travailler», a-t-il déclaré. «Je me sens vivement soutenu par l'EPFL, le Fonds national suisse de la recherche scientifique et la Faculté des Sciences de Base. Les challenges que nous rencontrons ensemble nous amènent à aborder de nouveaux domaines, à diriger des groupes de travail innovants et à nous aventurer à l’extérieur de notre zone de confort pour explorer de nouvelles aires d’application pour la modélisation computationnelle.»